A près de trois semaines du premier tour des présidentielles, Ségolène ROYAL est venue à Tours. Ce fut un moment chaleureux, où nous avons pu l’écouter présenter son Pacte présidentiel, apprécier sa détermination et la force de ses convictions.
Une campagne est aussi faite de moments d’exception, et les meetings des candidats font, pour les socialistes, partie des rituels. Moments de rassemblement, de plaisir partagé, mais aussi de débats. La rencontre de mercredi n’a pas manqué à cette tradition, même si Ségolène renouvelle complètement les canons de l’exercice, préférant converser avec le public plutôt que de haranguer les foules. Son talent est celui-là : s’adresser à chacun, simplement, pour le convaincre après l’avoir écouté. Les débats participatifs avaient illustré la volonté de concevoir une démocratie moderne ; ses meetings affirment une personnalité singulière. Avec précision et conviction, elle a réaffirmé les fondements de sa campagne : l’ordre et la justice doivent être conciliés et non opposés, la reconnaissance du rôle des entreprises s’accompagne de l’affirmation de leurs responsabilités, la sécurité durable est une exigence qui passe par le respect intransigeant des règles de droit mais aussi par le respect de chaque citoyen et l’exemplarité des puissants,… Chacun est reparti avec le sentiment d’avoir participé à une rencontre rare, la besace pleine d’arguments et de propositions pour convaincre.
Car à trois semaines des élections, les jeux sont loin d’être faits. L’indécision domine, même si la candidature de F. Bayrou apparaît bien pour ce qu’elle est : une illusion d’optique, et Le Pen reste en embuscade. Sondages après sondages, qui constituent la drogue des campagnes électorales modernes, on assiste aux soubresauts de l’opinion, qui manifeste son intérêt pour telle proposition, son désarroi face à telle autre. L’une des grandes nouveautés de cette campagne tient à deux choses : d’abord, les candidats, même s’ils occupent le devant de la scène politique depuis plusieurs années, restent mal connus, ce qui alimente les spéculations ; ensuite, le débat ne s’est encore cristallisé sur aucun sujet, ce qui amène à une confrontation générale des projets qui peut parfois sembler manquer de précision et encourage les dérapages comme l’exploitation éhontée par la droite de la violence qui s’est déroulée à la gare du Nord.
Dans ce contexte, les atouts de S. Royal sont grands. Elle n’a pas varié, elle a maintenu le cap de ses engagements et de ses convictions, alors que Sarkozy est adepte du grand écart, citant un jour les héros de la gauche moderne pour se vautrer le lendemain dans un nationalisme de la pire espèce. En butte à des interrogations « machistes » sur sa capacité de gouverner, elle a fait la preuve de sa ténacité et de son autorité. Sur le plan des idées, elle porte à la fois les grandes valeurs de la gauche : justice sociale, émancipation individuelle, rôle de la culture et de l’éducation, et en renouvelle la portée en faisant preuve d’un réalisme économique bienvenu et d’une attention aiguë aux questions de sécurité et de société.
Rien n’est joué, c’est la seule chose que disent aujourd’hui les sondages et les enquêtes d’opinion. La France a besoin d’un grand changement social, elle aspire au renouvellement démocratique, elle espère une voix forte pour lui rendre confiance en elle-même et en son avenir. Cette voix, aujourd’hui, est celle de Ségolène ROYAL et d’elle seule.
Le Palais des Sports était bien garni mercredi dernier. Il y a quelques années, j'y passais mes samedis soir à supporter l'équipe de basket de Tours, notamment une finale de play-off contre Besançon.
La prochaine finale, présidentielle celle-ci aura lieu le 6 mai et je souhaite que Ségolène Royal y joue son meilleur match.
Mercredi, elle n'a pas su élever son niveau de jeu, elle était sans vie. Ses arguments étaient bons, justes, adaptés. Elle a gagné ma raison mais elle n'a pas gagné mon coeur. Je voulais tomber amoureux, accrocher son poster dans ma chambre, être un fan.
Je crois sincèrement que les critères d'une élection présidentielle sont d'une part un programme réaliste, basé non pas sur ce que les français veulent mais sur une ligne directrice cohérente, en cela l'idée d'un pacte répond à cette attente. D'autre part, l'affectif. En ce domaine, je ne me reconnais pas dans l'attitude choisie par Ségolène Royal. Son côté institutrice reprenant ses militants quand ils huent le programme de l'adversaire me gêne. S'il vous plaît, plus de folie dans cette campagne, moins d'organisation rationnelle, plus de fantaisie, moins d'orthodoxie...
"Un chagrin d'amour, putain, ça fait mal..."
Rédigé par : Galinette | lundi 02 avr 2007 à 10:07