Disons-le d’emblée : le choc de la défaite est rude, et la tristesse est là. Mais au-delà de l’émotion et de la déception, il faut entendre le message des Français qui n’ont pas voté pour la gauche, alors que leur intérêt les y portait. Le Parti socialiste et la gauche sont confrontés à une exigence de refondation.
La
victoire oblige N. Sarkozy, et il nous faudra être vigilants vis-à-vis de sa
politique, après le temps des promesses. Il faut reconnaître au futur Président
de la République d’avoir su rendre crédible son discours sur le changement,
alors qu’il est au gouvernement, et à des postes clés, depuis cinq ans !
Mais ce changement, les Français le veulent aussi dans la manière de faire de
la politique, de s’adresser à eux, de les écouter. En votant massivement, ils
ont montré que l’on avait enterré un peu vite leur sens civique ; en se
mobilisant tout au long de ces mois de campagne, ils ont clamé que l’on ne
pouvait plus faire sans eux.
Car
cette élection est aussi une demande de renouvellement. La démocratie française
change, et nous voulons plus de débat, plus de dialogue, plus de modernité dans
la vie publique. Cela passe par la mise en place de contre pouvoirs : la
droite détiendra l’Elysée et le Sénat , contrôle les institutions comme le CSA,
maîtrise de nombreux réseaux de presse ; il est indispensable que la
gauche soit fortement représentée à l’Assemblée nationale (et, si possible,
majoritaire !) pour faire entendre la contradiction, faire respecter les
ouvriers, les salariés, les employés, pour défendre les services publics et le
progrès social.
Il n’y
a pas de grande démocratie sans contre pouvoirs forts : c’est tout l’enjeu
des prochaines élections législatives.
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