Ce mardi 20 novembre, un mouvement social d'une ampleur que nous n'avions pas connue depuis 1995 s'est manifesté dans la fonction publique. Tous les secteurs sont touchés, l'éducation, bien sûr, mais aussi l'hôpital, la Poste...
C'est bien à un conflit social que nous sommes confrontés, pas seulement parce qu'il oppose les organisations syndicales au gouvernement, mais parce qu'il exprime dans la rue la réalité de la crise sociale à laquelle font face les Français et parmi eux les fonctionnaires. D'ailleurs, le pays ne s'y trompe pas ; le mouvement est populaire, soutenu par 60 % des Français.
Au cœur de ce sujet : le pouvoir d'achat. Nicolas SARKOZY en avait fait le leitmotiv de sa campagne, mais sa politique ne propose rien, si ce n'est des cadeaux fiscaux pour les plus aisés !
Il convient ici de rappeler un fait ; dans son ensemble, le pouvoir d'achat des fonctionnaires a baissé depuis 2002. Après un accroissement constant plus favorable jusqu'au début des années 2000, les augmentations de salaires des agents de la fonction publique ont été inférieures à l'inflation. Cela s'est traduit par une diminution du pouvoir d'achat de -1 % en moyenne pour l'ensemble de la fonction publique d'État entre 2000 et 2005 (concrètement, chaque année, les salaires augmentent mois en moyenne que l'inflation). On est loin de l'image de privilégiés que veut donner d'eux le gouvernement ! Celui-ci avait promis que les suppressions de postes permettraient de mieux payer les enseignants, par exemple. Il n'en est rien : le service public est revu à la baisse, les salaires aussi.
Ces chiffres marquent une cruelle réalité en ce qui concerne le pouvoir d'achat. Cela est non seulement valable pour les fonctionnaires, mais également pour les salariés du secteur privé, dont les revenus stagnent. Il est urgent d'agir.
Plusieurs solutions sont envisageables pour cela. A court terme, il est nécessaire d'augmenter le niveau SMIC, et au-delà du SMIC, il serait bon d'organiser une grande négociation salariale, réunissant l'État, les syndicats et les organisations patronales, dans le secteur public comme dans le secteur privé. Mais c'est également par une politique de l'emploi ambitieuse que la spirale du pouvoir d'achat pourra être enrayée ; il faut favoriser le développement des emplois qualifiés car ce sont eux qui amènent du pouvoir d'achat.
Plus qu'un traitement médiatique, stigmatisant certaines catégories de population contre d'autres ; plus qu'une politique court-termiste, favorisant des séries mesures phares sans avenir, c'est bien une politique sociale d'ensemble qu'il conviendrait de mettre en place. A l'heure des « Grenelles » à répétition, il est urgent de convoquer une grande conférence des revenus !
Quel triste pays que celui où nous vivons !!! nous n'avons que "Grenelle", négociations, je discute si, le syndicat dépose un préavis, les syndiqués décident de la reprise ... Que cela est triste !!! nous ne sommes pas suffisamment intelligents pour commencer par exposer ses arguments, ses idées, ses avancées, les difficultés ... sans toujours être en grèves et toujours soutenus par les mêmes qui se disent défendre le peuple alors qu'ils représentent une infime minorité de la population.
Toujours plus de salaire, de retraite conduit uniquement à une augmentation des prix et donc toujours moins de pouvoir d'achat ... méditez !!!
Rédigé par : Eilean | mercredi 21 nov 2007 à 09:39
Les grèves dans les transports liées à celle des syndicats de la fonction publique et de l’énergie, traduisent l’incapacité du Gouvernement à prendre la mesure des réformes qu’il entend conduire.
Le constat est amer, le Président de la République avait promis un changement radical de méthode. Refus du dialogue et absence de concertation sont dorénavant les nouveaux moyens de gouverner.
Un Gouvernement sourd aux problèmes des Français.
Le Président de la République avait fait de la question du pouvoir d’achat un des thèmes centraux de sa campagne électorale. Hausse du coût de l’énergie, des denrées alimentaires et non augmentation des salaires, font que les Français souffrent aujourd’hui de la baisse de leur pouvoir d’achat sans que rien ne leur soit proposé pour y faire face. Les réformes sont nécessaires mais celles actuellement proposées ne sont pas en mesure de répondre aux attentes sociales de la population.
Un Gouvernement muet sur sa volonté à sortir de la crise.
Pour toute réponse aux revendications des syndicats des transports, le Gouvernement a choisi le mutisme. C’est là une curieuse façon de négocier quand la France est bloquée et que des milliers de Français ne peuvent aller travailler. Ni le Premier ministre, ni le Président de la République, pourtant rompu à toutes formes de communication, n’ont cru bon d’aller à la rencontre des grévistes. C’est un silence qui dérange, un silence qui en dit long sur l’aptitude de ce Gouvernement à sortir d’un conflit social.
Un Gouvernement aveugle sur l’avenir des services publics.
Le non-remplacement dogmatique d’un fonctionnaire sur trois dès 2008, et d’un sur deux les années suivantes, est aux antipodes d’une réforme de l’Etat réfléchie et constructive. Ajouté au démantèlement du statut de la fonction publique par un recours massif à la contractualisation, il aura pour principal effet d’affaiblir l’Etat dans la réalisation de ses missions les plus élémentaires, en particulier dans les zones les moins peuplées. Les effets de cette politique se font déjà sentir sur nos territoires, la trésorerie de Preuilly reste en sursis, le tribunal de Loches a quant à lui déjà été sacrifié sur l’autel d’une réforme qui éloigne encore un peu plus les français de leur justice…
Rédigé par : johan | vendredi 23 nov 2007 à 15:21