Le Parti socialiste n'a pas encore pansé ses blessures, nées des primaires et de la campagne présidentielle. J'en veux pour preuve les interrogations suscitées par ma participation, samedi dernier, à une réunion organisée par l'Institut de formation Edgar Quinet, de Vincent Peillon. Je connais bien Vincent, c'est un ami, nous avons beaucoup travaillé ensemble avant que des choix différents, après 2002, ne nous éloignent l'un de l'autre. Alors, lorsqu'il m'a proposé d'intervenir sur la question centrale des inégalités, aux côtés de Ségolène Royal, certes, mais aussi de Pierre Moscovici, Gaëtan Gorce et André Vallini, j'ai dit oui. Certains me demandent aujourd'hui si j'ai rejoint l'équipe de Ségolène !
Étrange parti que le nôtre, qui ne parle que de rassemblement et de rénovation mais qui se tient prêt, au premier colloque en commun, à instruire un procès en reniement ! Je veux le dire tout net : je ne me retrouve pas, aujourd'hui pas plus qu'hier, dans l'atmosphère de dévotion, de quasi adoration qui entoure les apparitions de Ségolène. Invitée samedi à un échange d'idées, j'ai en fait assisté à une longue ovation à notre candidate à la présidentielle – surprenant. L'excès des réactions que provoque Ségolène, adulée par les uns, haïe par les autres, ne manque pas de m'étonner. Je ne crois pas que la politique sorte gagnante de cette personnalisation à outrance !
Le PS doit se rénover par la réflexion d'abord. Comment avancer sans échanger ? Comment innover sans se confronter ? Et dialoguer signifie-t-il s'inféoder ? Pas pour moi en tout cas ! Le temps n'est pas au bal des ambitions. La campagne des présidentielles ne doit pas s'ouvrir dès maintenant, alors que l'urgence est à la rénovation, c'est-à-dire aux idées, à l'imagination, à l'inventivité, au réalisme aussi ! Dans la fidélité à mes idées, à mes amis, j'entends y contribuer en échangeant avec tous, tous ceux qui le souhaitent en tout cas. Avec une obsession : éviter un nouveau congrès de Rennes. Une volonté : faire gagner la voie de la rénovation.
Mais que devient le think tank "A gauche en Europe" crée à l'initiative de Dominique Strauss-Kahn et Michel Rocard, et dont vous êtes présidente ?
Le site ag2e n'est pas réactualisé depuis 2006, pourquoi ne pas relancer cette association ? Quite à parler d'idées...
Rédigé par : Pablo | mardi 22 jan 2008 à 23:28
Je trouve votre analyse très positive et réfléchie, je regarde ce qui se passe au PS avec attention et que vois-je les éléphants, éléphanteaux, possibles pachidermes, pachidermes possibles ... avec une seule ambition être le chef, courir derrière ce qu'à fait le Président Sarkosy avec l'UMP !!! mais que manque-t-il ? un vrai chef et non quelqu'un qui se médaitise à outrance, qui n'a pas la carrure présidentielle, qui par son comportement provoque le rejet ou tout au moins une adhésion modeste même lors d'applaudissements nourris !!! Que chacun la mette un peu en veilleuse et que Manuel Vall devienne le patron de ce parti avec une fenètre ouverte sur le gouvernement en stoppant ces critiques automatiques et systématiques.
Il est des idées d'une telle absurdité que seuls les intellectuels peuvent y croire. George Orwell 1903-1950 romancier essayiste anglais
Rédigé par : Eilean | mercredi 23 jan 2008 à 09:37
Entièrement d'accord et sur Ségolène Royal et sur les conditions de la rénovation.
Rédigé par : nucnuc | mercredi 23 jan 2008 à 10:09
Bonjour,
Je trouve dommage que vous n'ayez retenu de ce rassemblement que les applaudissements à l'une ou l'autre ou une remarque déplacée sur une appartenance à un quelconque courant.
Les interventions lors de cette après-midi là ont été de très grande qualité. J'ai trouvé qu'elles portaient en elles les fondements d'une rénovation possible : reprenant les racines du socialisme et actualisant le vocabulaire correspondant à notre société.
C'était donc très positif et c'est ça qu'il fallait en retenir. En critiquant Ségolène pour s'en détacher, vous rentrez dans le jeu du congrès de Rennes au lieu de recentrer le débat sur les idées c'est dommage et je préférerais que vous mettiez sur votre blog le texte de votre intervention que j'ai particulièrement apprécié.
Amitiés socialistes.
Thomas PETIT
Rédigé par : Thomas PETIT | jeudi 24 jan 2008 à 10:34
Bonjour,
juste une réaction rapide,à propos de la réunion de l'institut E. Quinet. Mon objectif n'était pas de critiquer Ségolène ou de lui prêter l'intention de provoquer un Congrès de Rennes ! Etonnante réaction que la vôtre...J'ai dit que je souhaitais la rénovation sans les affrontements de personne. Et j'ai dit que, si j'avais accepté de participer à cette réunion avec Ségolène, c'est parce que précisémément je voulais privilégier le débat d'idées. A cette tribune, il y avait des socialistes venus de tous horizons, et leurs interventions ont été intéressantes. C'est vrai. Mais je n'ai pas dit le contraire.....
M.T.
Rédigé par : Marisol TOURAINE | vendredi 25 jan 2008 à 14:43