Le projet de loi relatif aux organismes génétiquement modifiés est à l’ordre du jour de cette semaine à l’Assemblée nationale. Le débat s’annonce houleux, il suscite des prises de positions radicales dans chaque « camp ». Le parti socialiste ne fait pas exception et les débats pour définir notre position ont été passionnants, sinon passionnés !
À vrai dire, je ne me retrouve dans aucune de ces positions extrêmes. Il me semble qu’il est fondamental de poursuivre la recherche dans le domaine des biotechnologies, pour autant, le consommateur est en droit de savoir précisément ce qu’il mange, et aujourd’hui, tant concernant les pesticides que les OGM, ce n’est clairement pas le cas.
Le projet de loi que l’on nous présente est, comme souvent depuis le début de la législature, un projet de loi a minima. Il n’est pas satisfaisant et devrait aller beaucoup plus loin, notamment sur l’encadrement des règles de coexistence entre les cultures OGM et non-OGM, la traçabilité des produits et l’indemnisation des cas de « contamination ». De plus, il semble illusoire, en l’état des connaissances actuelles, de fixer une position qui ne tiendrait pas compte des évolutions à venir.
Il ne s’agit pas ici de condamner les OGM, mais il subsiste aujourd’hui trop de zones d’ombre pour les accepter sans réagir. Les avantages potentiels des OGM ne sont pas suffisamment avérés pour les autoriser, au regard des risques, qui sont, eux, bien réels. Le Conseil d’État l’a d’ailleurs confirmé mercredi dernier ; en l’état actuel des choses, le moratoire mis en place pour le MON 810 ne doit pas être levé. Par ailleurs, il me semble nécessaire d’interdire, tant que l’on n’a pas d’éléments scientifiques nouveaux, toutes les cultures en plein champ. La recherche doit se poursuivre en milieu confiné. Ce sont les positions que je défendrai, avec le groupe socialiste, lors des débats en séance.
La France a connu de graves crises sanitaires et environnementales. Si l’on veut restaurer la confiance des Français dans leur alimentation et leur agriculture, il est fondamental de commencer par respecter le principe de précaution !
Cette loi scélérate a finalement, comme on pouvait s’y attendre, été votée mais à une très courte majorité… qui aurait même pu être réduite à 5 voix si l’ensemble des députés PS, PC, Verts avait voté contre : cela aurait eu un impact beaucoup plus fort !
MM Le Grand et Grosdidier, parlementaires UMP, ont clairement dit les énormes et intimidantes pressions qu’ils ont subi, eux et leurs collègues, de la part du puissant lobby pro-OGM (Monsanto, FNSEA) pour les empêcher de faire passer des amendements limitant le développement de cultures de PGM.
Quand on sait que ce lobby défend en fait des intérêts économiques puissants mais ultra-minoritaires (dirigeants et actionnaires des multinationales, essentiellement Monsanto), contre l’avenir sanitaire des populations, contre la bio-diversité si importante pour l’avenir de la planète mais aussi contre l’indépendance économique des agriculteurs qui sont dans ce cas comme dans d’autres complètement instrumentalisés, on peut vraiment avoir peur pour l’avenir démocratique de notre société.
Christian
Rédigé par : Cerniaut Christian | jeudi 10 avr 2008 à 13:16
Les OGM, l'argent est derrière ce sujet
les JO, l'argent est devant, derrière les JO
le foot, l'argent est en plein dedans 31 millions pour le joueur le mieux payé.
l'argent, le profit ... dans les pays démocratiquement ou non gouvernés ...
Rédigé par : Eilean | vendredi 11 avr 2008 à 09:20