Je tiens à exprimer ma préoccupation face à la réforme des régimes de retraite préparée par le Gouvernement, dont l’essentiel sera décidé par décret, sans discussion à l’Assemblée nationale. Avec Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, je demande à Xavier Bertrand, ministre de la solidarité, qu’un débat soit organisé à l’Assemblée nationale permettant de confronter les positions de chacun.
Une réforme du financement des régimes de retraite est nécessaire. C’est la condition indispensable de leur maintien dans la durée, de leur crédibilité et de la confiance des jeunes générations dans une protection sociale solidaire.
Cette réforme doit être vigoureuse et juste. Vigoureuse car la réforme Fillon n’a rien réglé et n’a réussi qu’à limiter le pouvoir d’achat des retraités. Juste car elle doit tenir compte de la réalité des carrières de chacun.
La réforme du gouvernement n’est ni vigoureuse ni juste. En se focalisant exclusivement sur la durée de cotisation, le Gouvernement se trompe de levier, alors que 38% seulement des salariés de plus de 55 ans occupent un emploi. L’allongement éventuel de la durée de cotisations ne peut être examiné avant un rééquilibrage du marché du travail en faveur des séniors, sans quoi elle aura pour effet d’empêcher un nombre croissant de Français de bénéficier de retraites à taux plein. Cet allongement doit être réexaminé lorsqu’une telle politique aura été engagée et aura commencé de produire ses effets.
Je tiens tout particulièrement à dénoncer l’hypocrisie de la présidente du MEDEF, qui, au lieu de s’engager dans cette voie, ne trouve rien d’autre à proposer que le relèvement de l’âge légal de départ en retraite : la provocation a le mérite d’être sans nuance, elle ne saurait masquer la responsabilité patronale dans l’éviction précoce des salariés les plus âgés.
Une réforme juste des retraites implique :
- une politique résolue en faveur de l’emploi des séniors, par le biais notamment de la généralisation de la formation des plus de 40 ans ;
- une revalorisation plus rapide et plus forte des pensions, qui ne suivent plus l’inflation ;
- la prise en compte de la pénibilité et de la précarité de l’emploi dans l’évaluation des années travaillées ;
Le financement d’une telle réforme implique de trouver de nouvelles ressources, en particulier :
- la suppression des niches fiscales évaluées à 3 milliards d’€ par la Cour des comptes ;
- l’instauration d’une pénalité pour les entreprises licenciant des salariés séniors, au profit des régimes de retraite ;
- la suppression du paquet fiscal dont une partie irait au profit de la protection sociale.
Le système par répartition doit permettre une juste redistribution des retraites. L’épargne retraite ne sera jamais accessible aux plus défavorisés.
Effectivement la réforme du financement est nécessaire.
Nous observons une grande disparité générationnelle en ce qui concerne le poids des retraites. C’est pourquoi le Fonds de Réserve pour les Retraites devrait à mon avis être abondé de manière conséquente. Une nécessaire prise de confiance de l’utilité de ce fond doit permettre de faire passer des réformes qui seront utiles aux générations futures.
Elle doit en effet être juste. Nous observons une grande disparité des conditions de vie lors de la retraite. Ce sont les plus défavorisés qui subissent les peines multiples liées à la disparité des salaires, aux périodes de chômage. Ce sont ces derniers qui ne pourront pas travailler lorsqu’ils seront seniors. Tout ceci pour que ses difficultés se cumulent et se cristallisent encore au moment de la retraite.
Sans être spécialiste de finances publiques, il me semble en effet que nous pouvons encore nous donner les moyens de transmettre et de bâtir une protection utile à tous.
J’espère un système de retraite qui n’abaisse pas les plus défavorisés et qui permette une juste répartition des contributions de chacun.
Rédigé par : Jean-Louis | vendredi 23 mai 2008 à 00:21
Elle déclare 8254 euros de retraite pour l'année 2007, elle est à la retraite depuis 1980 !!! heureusement qu'il y a eu un Président de "gauche" pendat 14 années pour qu'elle en soit arrivée à ce montant ... voilà où en est ma Maman.
Il est urgent de prendre des mesures et de véritables mesures pour maintenir une retraite convenable pour toutes et tous ... il est donc plus qu'urgent que tous nos politiques cessent de nous raconter tout et son contraire et que vous vous mettiez tous autour d'une table pour réussir à sauver nos retraites mais également celles des futurs retraités (nos enfants).
Que tous les syndicats de gauche et le médef essayent de construire quelque chose sur des fondations sérieuses et que chacun cesse de raconter n'importe quoi.
Rédigé par : Eilean | vendredi 23 mai 2008 à 19:34
J' ai écouté ce matin une émission sur LPC concernant les retraites . Que l' on souhaite aider les personnes qui n' ont pas eu la chance de travailler à plein temps ou encore ceux qui ont eu des carrières "hachées" , c' est d' accord . Mais je souhaiterais que l' on fasse la différence avec ceux qui ont fait le choix de travailler à plein temps , ceux et celles qui ont mené de front vie professionnelle et vie familiale et ceux qui ont préféré garder tranquillement leurs enfants à la maison ou travailler à mi- temps. Encore une fois , ce serait récompenser " la paresse " et je ne vois pas pourquoi la société paierait pour ceux qui ont fait le choix de rester chez eux.
Rédigé par : carlier christiane | dimanche 15 juin 2008 à 08:17