L'Assemblée nationale avait aujourd'hui à se prononcer sur la « prolongation de l'intervention des forces armées en Afghanistan ». Le groupe socialiste a majoritairement choisi de voter non. Ce n'était pas mon choix qui était de voter oui. J'ai donc décidé de m'abstenir car, en conscience et en conviction, je ne peux pas dire non à la présence des forces françaises en Afghanistan, ce qui, pour moi, équivaut à demander leur retrait.
La présence française en Afghanistan appelle beaucoup de critiques. Personne ne peut souscrire aux choix de Nicolas SARKOZY de s'aligner sans réserves et sans discussion sur la politique de George BUSH ; personne ne peut admettre que la stratégie militaire se substitue à la politique de reconstruction civile du pays : or la France n'est qu'au 26ème rang pour l'aide non militaire à l'Afghanistan. Personne ne peut se satisfaire d'une stratégie militaire dont les buts sont obscurs et qui conduit à l'enlisement.
Mais l'enjeu est plus vaste. La critique des conditions de la présence française en Afghanistan doit-elle mener à demander le retrait de nos troupes de ce pays ? Si on le pense, alors voter non à la prolongation de l'intervention française s'impose. Sinon, la réponse à la question posée ne va pas de soi.
Je crois à la nécessité de maintenir les forces françaises en Afghanistan. Je pense qu'une décision de retrait unilatérale, sans discussion avec nos partenaires européens reviendrait à abdiquer face au terrorisme taliban. Je suis convaincue que la France a un rôle international, stabilisateur à jouer.
À cet égard, je regrette qu'on ne mette pas davantage Nicolas SARKOZY face à ses contradictions, puisqu'il veut promouvoir le rôle de la France alors qu'il réduit drastiquement les moyens alloués aux forces françaises, mal équipées et obligées de faire face à des risques extrêmes.
Je sais que l'opinion française se demande ce que la France va faire dans une terre lointaine. L'engagement des forces armées n'est jamais facile, pas plus hier dans le Golfe ou en Bosnie qu'aujourd'hui en Afghanistan. L'appréciation des enjeux est toujours délicate, face à la violence des risques. Mais je crois dangereux d'envoyer aux talibans le message d'un doute, voire d'un désengagement à venir.
Je voulais, simplement, m'en expliquer.
Marisol Touraine, la force du parler vrai.
Je comprends de moins en moins les positions du groupe socialiste.
Rédigé par : nucnuc | mardi 23 sep 2008 à 10:08
Dommage que vous n'ayez pas eu le courage de voter en fonction de vos convictions personnelles ... mais pour ménager la chèvre et le choux vous vous êtes abstenue, je trouve cette décision assez sage malgré tout.
Rédigé par : eilean | mercredi 24 sep 2008 à 09:28