Depuis l’ouverture hier de la discussion sur la loi organique réformant le travail législatif, je marque, avec mes collègues socialistes, mon opposition absolue à cette réforme du Parlement qui prévoit de limiter la durée des débats parlementaires et les amendements.
Comme l’a indiqué notre Président de groupe Jean-Marc Ayrault, nous sommes "en état de légitime défense". Sous couvert de bon sens, le Président de la République ne fait que parachever l'édification de sa République personnelle. Jamais on n'a poussé si loin la volonté de mettre au pas les assemblées parlementaires.
Si le projet de loi organique est adopté, le débat parlementaire à l’avenir ne se réduira qu’à une course contre la montre où l'exécutif et sa majorité seront seuls maîtres du temps et de la discussion. On peut toujours présenter quelques exemples caricaturaux. La vérité est ailleurs : obstruction, la bataille contre les franchises médicales ? Obstruction, le refus du travail du dimanche ? Obstruction encore, le Grenelle de l'environnement ? Obstruction toujours, le refus de l'asservissement de la télévision publique ? Une petite vidéo donne des exemples concrets de ce que la majorité appelle obstruction. Cliquez ici pour voir cette vidéo.
La vérité est que N. Sarkozy ne veut pas de contre-pouvoirs, qu'ils soient médiatiques, judiciaires ou politiques ! Drôle de conception de la démocratie. Mais conception risquée : car la démocratie, c'est la parole, le dialogue, l'échange, l'affrontement maîtrisé. A refuser que celui-ci se tienne dans l'hémicycle, on prend le risque de le voir se dérouler ailleurs, dans la rue par exemple, et de manière moins maîtrisée.
Loin de nous opposer uniquement pour défendre nos droits de parlementaires, nous avons pour seul objectif de défendre la liberté d’expression de celles et ceux qui se reconnaissent dans l’opposition parlementaire.
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Cliquez ici pour lire l'article paru dans La Nouvelle République du 15 janvier.
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