Hier soir, les députés ont
auditionné R. Bachelot sur la politique suivie face à la grippe A. Audition de
21 heures à minuit, au même moment que les vœux du président de l’Assemblée
nationale : ce n’était pas la foule des grands jours, certes, mais il y avait suffisamment de députés aguerris
pour titiller la ministre. J’en étais.
Je n’attendais pas grand chose, la déception n’est donc pas au
rendez-vous. Mais l’exercice, convenu en diable, n’a apporté aucun nouvel éclairage sur la manière dont a été
gérée cette crise.
Cet océan de paroles
convenues est regrettable : pourquoi ne pas dire, simplement, qu’une telle
crise appelle des tâtonnements, reconnaître des erreurs, proposer d’en tirer
des leçons pour l’avenir ? A cultiver l’opacité, le gouvernement autorise
toutes les suspicions, notamment sur ses liens avec l’industrie pharmaceutique.
A refuser de s’expliquer, les pouvoirs publics minent la confiance à l’évidence
fragile des Français dans les préconisations de santé publique qu’ils leur
adressent. Drapée dans sa dignité de
ministre bafouée, R. Bachelot a perdu une occasion de donner du souffle à son
action.
L'overdose de communication passée, les leçons de l'inefficacité de la mise en oeuvre ratée ne seront donc pas prise en compte. Il y avait pourtant place pour une vraie concertation, celle basée sur l'unité face à un danger potentiel. Les conséquences sont autant celles des vaccins non utilisés que celle de cette rupture avec la confiance que les citoyens devraient avoir de leurs dirigeants. Ce constat, si il n'avait pu permettre même que partiellement l'expression d'une remise en cause, aurait du au moins permettre l'humilité.
Rédigé par : Jean-Louis | jeudi 14 jan 2010 à 22:32