Ca y est : le PS a présenté ses
propositions pour une
réforme des retraites à la fois juste, efficace et durable. Vous le savez, j’ai
beaucoup travaillé à l’élaboration de ce
texte, que vous pouvez retrouver ici. Le résultat, je le dis sincèrement, me
paraît à la hauteur de ce que l’on doit attendre d’un part de
gouvernement : précis, crédible, responsable. Dans le même temps, il
s’inscrit résolument dans la perspective d’un projet de gauche, fondé sur des
valeurs de justice sociale, de solidarité mais aussi de soutien à l’autonomie
des individus et de respect de la dignité des personnes. Or, le travail est au
cœur du projet des socialistes parce qu’il est le socle de la dignité des
individus ; la retraite n’est que le prolongement de ce parcours, elle
doit garantir un niveau de vie décent aux plus âgés, tenir compte de la
diversité des parcours professionnels. Avec la multiplication des parcours
hachés, des contrats précaires, des stages non rémunérés, la situation des retraités
se dégrade : comment concevoir une réforme qui n’apporte pas de réponse à
cette situation ?
Depuis des semaines, la droite nous
critiquait : nous n’avions rien à dire. La voilà réduite aux invectives ! C’est la
première fois qu’un parti d’opposition révèle un contre-projet face à un
gouvernement qui n’annonce rien de précis. Nous sommes responsables la droite
est dilatoire ; elle nous attaque sur nos chiffres – en se trompant –
incapable qu’elle est d’avancer un projet de société cohérent. La vérité est
sortie de la bouche de Jean-François Copé : la majorité veut supprimer les
60 ans et allonger la durée de cotisation (ce qui ne suffirait pas à régler le
problème même si on passait de 60 à 65 ans et de 41 annuités de cotisation à
43-5), elle veut faire contribuer les riches mais sans nouveaux prélèvements,
elle veut résoudre le problème à horizon 2050 mais n’apporte aucune mesure
crédible au-delà de 2012 ! La bataille sera rude, dans les prochaines
semaines, le débat parlementaire promet d’être houleux. C’est projet contre
projet : l’effort est nécessaire, reste à savoir s’il est partagé par tous
ou imposé aux seuls salariés.
Une réforme doit être juste, c’est à
dire reposer sur des efforts partagés :
personne ne nie l’ampleur du défi à relever, et c’est pourquoi nous nous
inscrivons dans le cadre des hypothèses du conseil d’orientation des retraites.
Si la situation économique est meilleure que prévu, tant mieux ! Il est
insupportable, dans cette période de folie du capitalisme, que les revenus du
travail soient les seuls à contribuer, que les salariés soient les seuls à être
mis à contribution. C’est pour cela que nous proposons des mesures de
prélèvements sur les revenus du capital.
Notre réforme se veut aussi
efficace : il s’agit d’apporter des réponses crédibles dans la durée.
Qui peut croire qu’une loi résoudra toutes les difficultés jusqu’en 2050 ?
ce n’est pas sérieux : nous avons volontairement choisi de nous situer à
l’horizon 2025 : nos propositions garantissent le financement du système.
Au-delà des nouveaux prélèvements et d’une hausse modérée des cotisations
sociales et patronales à partir de 2012( 0, 1 par an pendant 10 ans), nous
mettons l’accent sur trois éléments : il ne suffit pas de moduler les
« paramètres » (les taux, les âges…), il faut une réforme de
structure qui tienne compte de l’emploi. Sans retour à l’emploi des seniors,
aucune réforme des retraites n’est viable : nous proposons des mesures,
inspirées de ce qui s’est fait en Finlande, aux Pays-Bas ou au Canada pour favoriser l’embauche de 800 000 seniors
en 10 ans. C’est beaucoup ? Ce serait aller deux fois moins loin que les
pays cités : la Finlande, en 10 ans, a réussi à augmenter cet emploi de 20
points ; nous proposons de passer de 38 à 48 de plus de 55 ans en emploi.
C’est vital pour la réussite d’une réforme des retraites.
Et puis, nous voulons encourager la
retraite choisie. La
référence, c’est le droit de partir à 60 ans : c’est une protection, une
garantie, une liberté pour ceux qui sont usés par le travail, ont eu une vie
difficile : je rappelle qu’à 60 ans, les ouvriers ont une espérance de vie
de 7 ans plus courte que les cadres ! Toucher aux 60 ans, c’est s’attaquer
aux plus modestes. En Allemagne, dont le gouvernement nous parle tout le temps,
on peut partir à la retraite après 35 années de cotisation. En même temps, on
doit dire qu’il n’est pas anormal que, vivant plus longtemps, nous travaillions
davantage. Au moins ceux qui le peuvent, qui le souhaitent : à chacun, en
fonction de son parcours, de son envie, de sa situation de faire le choix,
d’arbitrer entre du temps et une retraite plus élevée. Oui, il faudra que
globalement les Français partent plus tard en retraite : certains à 60
ans, voire avant, d’autres plus tardivement.
Il est frappant de voir la droite, qui nous parle de liberté à tout bout
de champ, nous expliquer que c’est abominable : au fond, elle impose, nous
proposons.
Le débat commence, j’y reviendrai largement les
prochains jours. Notre projet est solide, cohérent, il est porté par l’ensemble
du parti : les divisions annoncées n’ont pas eu lieu et ce sont toujours
les mêmes qui, en quête de reconnaissance médiatique, se différencient au risque de se rapprocher dangereusement de
la droite. Mais qu’importe ! Le PS est rassemblé sur ce texte, que je
vais, avec d’autres, aller présenter et défendre dans un Tour de France initié
par Martine Aubry. La droite pariait sur notre embarras : elle nous trouve
offensifs sur sa route ; elle nous imaginait empêtrés dans un discours
nostalgique, elle nous découvre soucieux d’une refonte globale de notre
système ; elle nous rêvait divisés, elle nous trouve unis. A elle de
relever le défi !
Bonjour,
il est toujours fait référence aux personnes qui ont travaillé jeune et l'on en conclue qu'ils doivent partir à la retraite plus tot que les autres.
Cela revient à considérer que les études sont des vacances !
Pour ma part, j'ai fait deux années de classe préparatoires ou je travaillais littérallement 100h par semaine dans des conditions de stress incroyables et j'ai enchaine par une école d'ingénieur ou je n'avais pas de vacances (en raison des stages).
Cela sera t il pris en compte dans votre projet ?
Bien à vous
Rédigé par : damien | jeudi 20 mai 2010 à 17:41
Bonjour,
Les efforts du PS afin d'élaborer un projet clair dans le débat sur la réforme des retraites ne peuvent que réjouir les Français qui n'ont plus à se contenter uniquement d'un tête-à-tête avec la droite. Sur le fond, tout d’abord, je ne suis pas certain que votre solution qui consiste à laisser à l’éthique ou à l’esprit civique de chacun le soin de contribuer à réduire le déficit du système des retraites en acceptant volontairement de travailler au-delà de 60 ans grâce à un système de surcote soit très convaincant et très efficace. Je ne nie pas que ce plancher doive être nécessairement conservé dans un esprit de justice sociale pour les métiers les plus pénibles (souvent d’ailleurs dévolus à ceux qui ont commencé plus tôt à travailler).
Cependant, peut-on vraiment compter uniquement sur la bonne volonté des citoyens afin de résoudre un défi majeur pour société française dans les années à venir ? Imaginerait-on par exemple laisser chacun fixer librement l’allocation et le montant de ses impôts afin de pouvoir décider « librement » de sa contribution à la solidarité nationale ? Votre proposition ressemble d’ailleurs à la position du candidat Nicolas Sarkozy (cf : http://archives.u-m-p.org/propositions/index.php?id=05_retraites) en 2007 qui refusait d’augmenter l’âge de départ à la retraite tout en insistant sur le fait qu’« en travaillant davantage, vous contribuez à résoudre le problème de l’équilibre des retraites » (si je mets en avant cette similarité, ce n’est pas pour dénoncer une quelconque « dérive à droite du PS » mais plutôt pour souligner l’abandon d’un dogmatisme du parti dans ce domaine qui à mon sens est plus responsable et plus respectueuse des citoyens puisqu‘on ne leur fait pas miroiter monts et merveilles en les conduisant néanmoins dans le mur).
Certes, la surcote peut être une incitation financière à continuer à travailler après 60 ans mais le salaire plein par rapport à la retraite constituait déjà une incitation de ce type. De plus, comme vous le remarquez très justement dans votre projet, l’emploi des plus de 50 ans pose problème. Ainsi comment ceux qui n’arrivent déjà que difficilement à trouver du travail à cet âge pourrait-il librement choisir de continuer à cotiser en travaillant ? Vous proposez d’ailleurs d’augmenter le taux d’emploi des seniors. C’est là la force et la faiblesse de votre projet : tout est lié, ce qui implique que si un des volets de votre réforme échoue, cela compromet l’efficacité des autres mesures. En revanche, le PS a raison d’insister sur le fait que la durée et le montant des cotisations ne sont pas les paramètres sur lesquels il est permis de jouer afin de réduire le déficit du système des retraites.
Sur la forme, le PS a encore énormément de chemin à parcourir pour apparaître comme "précis, crédible, responsable". En effet, celui-ci perd largement de sa crédibilité politique sur des "maladresses" en communication : que l'on songe par exemple aux propos initiaux de la Première Secrétaire sur l'allongement de la durée de la cotisation. Certes, le débat dans un parti et les désaccords ne sont pas interdits (ce qui ne semble pas être naturel pour de nombreux médias qui semblent se délecter de la moindre voix dissonante). A vrai dire, le débat et la confrontation des idées ne constituent-ils pas autant sinon plus l'essence de la démocratie plutôt que la décision par un élu ? Mais le PS gagnerait beaucoup à mettre en œuvre une véritable communication de parti et non à laisser trop facilement celle-ci à des ambitieux qui utilisent tactiquement ce vide comme vous le notez pour se "distinguer" en mettant en danger la cohésion du parti. Il s’agit néanmoins d’éviter l'écueil du discours monolithique de l'UMP, du "one message" qui n’est d’ailleurs monolithique qu’en apparence du moins car on peut bien se demander ce qui lie véritablement sur le fond le parti radical et le Mouvement pour la France. Certes, on peut après tout se résigner à cet "amateurisme" en communication du PS qui serait presque sympathique si ce n'était pas dommageable pour la démocratie française qui se retrouve privée d'une alternative lisible et crédible face à l'UMP.
Je note d'ailleurs dans le dernier paragraphe votre volontarisme en matière de communication et de pédagogie auprès des Français par l'organisation d'un "Tour de France". Cela est bien. Cette stratégie de « terrain et de proximité » dans laquelle excelle le PS - comme le montre élections après élections ses résultats locaux - est noble certes, mais peu efficace. Combien de citoyens peut-on atteindre en organisant des dizaines de réunions locales ? Combien en 5 minutes de direct au journal de 20 heures ? Le vrai défi du PS en matière de communication se trouve sur les ondes et sur la Toile alors que vous vous apprêtez à engager un débat politique à la manière des hommes politiques du XIXe siècle. Présentez et défendez votre projet dans un Tour de France mais aussi sur TF1, France 2, Canal +, Facebook et autres en vous débarrassant d’un « sur-moi » qui vous cantonnerait à une prétendue « vraie » manière de faire la politique ! Ne peut-on imaginer par exemple un outils simple qui ne serait pas uniquement sur le site du PS qui permette à chaque Français de calculer quelle serait sa retraite si le projet socialiste était mis en œuvre ? Je sais que la base militante des partis de gauche répugne davantage à se convertir à la communication politique (comme ce fut le cas par exemple au sein du Parti des Travailleurs au Brésil lors de la mue médiatique de Lula qui lui a permis d’être élu et réélu) ; mais comme le remarquait Lionel Jospin « la droite pêche par excès de cynisme, la gauche, par excès d’idéalisme ». Il incombe donc désormais au PS de savoir jouer le jeu médiatique pour devenir aux yeux des Français ce parti « précis, crédible, responsable », en somme, un parti de gouvernement.
Je vous souhaite bon courage,
Très cordialement
Rédigé par : eliot | vendredi 21 mai 2010 à 14:04
Retraites : mettre fin aux faux débats !
Nous ne devons pas céder au chantage injuste à la dette !
1)La dette de la France est injuste, elle n'est pas le résultat de trop de santé, trop de services publiques, trop de fonctionnaires, trop de retraites... Mais elle est bien le résultat de la destruction de l'économie physique, et le pillage des établissements bancaires avec de lourds intérêts composés sur la dette depuis la fin du crédit public productif de la Banque de France. La loi Giscard Pompidou du 3 janvier 1973 puis le traité de Maastrich interdit au gouvernement d'émettre de la monnaie et oblige de fait de s'endetter avec des taux d'intérêt aux banques privés !
Chaque jour nous subissons un bourrage de crane qui appelle les citoyens au bon sens avec de mensonges patentés, comment garder une retraite à taux plein si la population vieillie etc etc !
Nous devons sortir de la mentalité monétaire, la mentalité calculette, c'est bien la peine de faire de si grande étude pour apprendre à faire des divisions. Nous devons apprendre les principes de l'économie physique.
1)Une économie à taux plein d'emploi sans chômage ! Et oui c'est minimum avant de parler de rallonger le temps de travail !
2)Un retour à l'économie productive, et non une économie de financier et de commerce ! Une économie productive peut permettre de redistribuer les vrais fruits de la croissance physique. L'argent n'est pas un richesse, personne ne vit en mangeant des billets.
Ceci suppose de sortir de la logique de pillage de notre système actuelle.
La force publique et nos responsables politiques doivent reprendre la main sur les intérêts financiers, nous devons remettre en place la loi Glass Steagall à la Française afin de séparer les banques par activités. Les banques de dépôts séparer des banques d'affaire et des compagnie d'assurance afin de remettre les banques à leurs place, travailler pour faire vivre l'économie physique et non jouer l'argent dans la spéculation et les casinos financiers.
Citoyens, nous devons nous organiser pour mettre en place une alternative. Vous voulez vous battre pour connaître les agissements des intérêts bancaires et financiers alors rejoins moi sur facebook : http://www.facebook.com/group.php?gid=104166076293247&ref=ts
David CABAS
http://www.davidcabas.fr
Rédigé par : David CABAS | lundi 24 mai 2010 à 23:44