Je voudrais dire d’abord mon effroi et ma solidarité face au drame que traversent les Japonais à la suite du séisme et du tsunami. Ils vivent une tragédie, et tout doit être mis en œuvre pour les aider.
Je comprends que, face aux inquiétudes sur la sécurité nucléaire au japon, le débat soit relancé dans notre pays. Nous devons, c’est une exigence, l’aborder. Posément. Les socialistes n’ont pas attendu le drame japonais pour demander la réorientation de notre politique énergétique. En Indre-et-Loire, avec la centrale de Chinon, nous mesurons la nécessité de la transparence et de la sécurité absolue, nous savons que vigilance se conjugue avec exigence.
Les Tourangeaux, comme tous les Français, ont le droit de savoir, d’avoir accès à une information transparente et indépendante. Ils doivent être rassurés, ils doivent surtout être informés et associés à un grand débat sur l’énergie. Je souhaite que ce débat commence sans tarder à l’Assemblée nationale : l’enjeu est majeur, il est normal que les parlementaires s’engagent et échangent.
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Je demande, avec les socialistes, un audit de toutes les centrales. Et nous savons déjà qu’il faut sans attendre fermer celle de Fessenheim, qui est la plus ancienne et la plus vulnérable.
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Il faut que l’autorité de sûreté nucléaire soit pleinement indépendante, et rapporte directement devant le Parlement.
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Je suis préoccupée de la non publication du rapport Roussely sur la nouvelle organisation de la filière nucléaire : il est impératif d’écarter tout risque de privatisation de cette filière, qui doit absolument rester sous le contrôle de l’Etat.
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Et puis, il faut évidemment engager une politique de long terme : aujourd’hui, le nucléaire correspond à 80% de la production d’énergie globale en France. Cette part doit progressivement baisser, ce qui prend du temps et passe par l’investissement dans des sources alternatives d’énergie et la baisse de notre consommation.
Or, le gouvernement a fait le choix radicalement inverse : en cessant tout encouragement à l’éco-construction, en portant un coup fatal, il y a à peine deux semaines, à la filière photovoltaïque (moratoire de 3 mois, diminution drastique des prix de rachat de l’électricité, complexification à l’extrême du processus), en diminuant son soutien à l’éolien, la droite ne prépare pas l’évolution progressive de notre politique énergétique.
Il est nécessaire d’engager ce débat sans tarder, alors même que la France n’est pas confrontée à une situation d’urgence, pour anticiper les nécessaires évolutions à venir.
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