Alors que les Français
sont confrontés à une situation toujours plus alarmante en termes d'emploi, de
pouvoir d'achat, de retraites ou de santé, une nouvelle fois, un grand patron
aux méthodes pour le moins contestables, Denis Gauthier-Sauvagnac, ancien
président de l'UIMM, négocie son départ dans des conditions inacceptables.
Laurence Parisot, présidente du MEDEF, l'a d'ailleurs dénoncé avec colère et à
juste titre et le bureau de la fédération a déclaré hier qu'il allait
« réexaminer » ces indemnités. C'est une bonne chose mais cela ne
répond pas aux nombreuses interrogations que suscite cette histoire.
Ce qui est profondément choquant c’est évidement le caractère exorbitant des sommes versées à Denis Gauthier-Sauvagnac, mais aussi le sentiment que cette somme est un dû, un dû pour prix de l’éloquence de son silence ; silence qui finalement arrange bien des choses et certainement bien des personnes. Alors c’est vrai qu’aujourd’hui, sous la pression de la direction du MEDEF, l’UIMM fait son mea culpa sur la place publique. Son nouveau président promet que les indemnités de départ accordées vont être revues à la baisse.
Le Gouvernement se donne le beau rôle et exige que justice soit faite. Le fait est que ces situations se multiplient et qu’elles sont le fruit de la politique menée par tous les Gouvernements de droite depuis 2002.
Si Laurence Parisot se
fait l'apôtre d'un patronat moral, il faut bien constater qu'elle n'agit pas. Comment
croire que cette dirigeante ait ignoré jusqu'à l'existence d'une caisse noire
de 600 millions d'euros utilisée pour « fluidifier le dialogue
social » ? Où sont passés les 19 millions retirés par Monsieur Gauthier-Sauvagnac,
comment et à qui ont-ils été distribués ? Il est plus que légitime d'exiger des
réponses à ces questions. Et pourtant on doit se contenter de déclarations de
principe, de colères sûrement vraies, mais néanmoins sans effets.
Si Laurence Parisot veut rester crédible, il faut qu'elle impose que le ménage soit fait à tous les étages, pas seulement dans cette seule fédération patronale. L’entreprise reste le lieu privilégié de la création de richesses, il n’en demeure pas moins qu’elle se doit être exemplaire dans l’utilisation qu’elle en fait et que ces « affaires » ne se reproduisent plus.
Les commentaires récents