Dans la première phase du congrès, j’ai défendu la contribution Besoin de gauche, qui réunissait, autour de Pierre Moscovici, les amis de Dominique Strauss-Kahn et d’Arnaud Montebourg. Collectivement, nous avons cherché à défendre des idées simples mais fortes : notre parti a besoin d’une profonde rénovation, tant idéologique que dans son fonctionnement. Beaucoup de socialistes travaillent, mais leur parole collective n’est pas audible, recouverte par le bruit des affrontements de pouvoir (parfois, d’ailleurs, exagérés).
Pour conduire cette rénovation des idées, pour nous celle d’un réformisme assumé, nous avons dit qu’il nous paraissait nécessaire de ne pas faire du congrès de Reims le congrès de désignation de notre futur(e) candidat(e) à la présidentielle ; en effet, nous pensons que ce choix ne peut être réservé au seul parti socialiste, qu’il concerne toute la société française et que, pour cela, des primaires ouvertes devront être organisées en 2011. Enfin, nous pensons que la rénovation passe aussi par la mise en avant d’une nouvelle génération de responsables.
Ces idées ont rencontré un fort écho. J’ai moi-même participé à de nombreux débats, en Indre-et-Loire et dans d’autres départements, et j’ai senti la colère des socialistes face au spectacle donné par la rue de Solférino, leur exigence d’unité et de leadership de travail.
Je regrette que les circonstances ne nous permettent pas de présenter notre propre motion. Mais je crois qu’il faut faire preuve d'esprit de responsabilité et, puisque nous n’avons pas su rassembler les leaders des autres textes, Pierre Moscovici et moi-même ainsi que tous ceux qui l’accompagnent ont jugé préférable de ne pas ajouter la confusion à la division, de ne pas accentuer la fragmentation du parti.
La motion de Bertand Delanoë propose un socle solide à partir duquel reconstruire le parti socialiste. Je souhaite qu’un rassemblement plus large se fasse, à terme, sur des idées réformistes avec Ségolène Royal et Martine Aubry. Aujourd'hui, Bertrand Delanoë s’est engagé auprès de nous à promouvoir une direction rajeunie et renouvelée, à faire travailler le parti sur l’idée de primaires et a clairement dit que son travail comme Premier Secrétaire du Parti socialiste ne préjugerait en rien de la suite.
Je veux vous dire que j’aurais préféré « aller à » la motion, avec un texte reprenant les idées que j’ai défendues ces derniers mois. Mais je tiens à vous assurer que ces idées sont celles que je porterai dans le congrès. L’aventure qui commence, avec Bertrand Delanoë, est nécessairement collective. Dans ce collectif, nous tiendrons toute notre place, avec nos convictions de rénovation et de modernisation du Parti socialiste.
Cliquez ici pour lire la lettre de Pierre Moscovici aux amis de "Besoin de Gauche".
Les commentaires récents