Les entre-deux tours ne sont jamais
des périodes politiques faciles : les
exemples ne manquent pas de victoires annoncées qui sont à l’arrivée moins
flambantes que prévu, et de défaites ainsi atténuées. Les retournements
complets sont rares, on pense aux législatives de 1978 où, malgré un excellent
premier tour, la gauche avait dû finalement remiser ses espoirs d’accéder
(enfin) au pouvoir. Mais les électeurs sont passés maîtres dans l’art
d’adresser des messages subtils aux gouvernants, en distinguant les scrutins
les uns des autres, en se remobilisant parfois pour éviter la trop large
victoire d’un camp : c’est ce qui est arrivé à N. Sarkozy, aux
législatives qui ont suivi son élection à la Présidence de la République. Avant dimanche, donc, rien n’est joué et
c’est pour cela que j’appelle à ce que la mobilisation des électeurs se
poursuive.
De fait, rien dans le discours de la
droite, du Gouvernement, rien donc ne donne prise à un sursaut. Les discours que nous tiennent à l’unisson tous les responsables de
l’UMP sont affligeants, et affligent d’ailleurs leurs propres troupes. Comment
remobiliser la droite en expliquant que le vote de dimanche dernier n’est
porteur d’aucun avertissement à l’égard du pouvoir et que l’abstention est le fait…de
la gauche ? Si les abstentionnistes ont voulu sanctionner les présidents
de région de gauche, que n’ont-ils pour cela choisi un bulletin de vote
UMP ? Le raisonnement est tellement absurde qu’il ne peut s’expliquer que
par un état de confusion majeure au sommet de l’Etat. La vérité est que la
droite ne sait où se tourner, elle est sans cap et sans boussole, à la dérive.
Cela explique sans doute le retour
tonitruant des questions de sécurité dans la campagne. Je passe sur l’erreur de F. Fillon, donnant pour mort un policier en
convalescence : l’erreur est regrettable mais elle n’est que symptomatique
d’un climat plus général. L’essentiel est ailleurs, il est dans le retour quasi
pavlovien de ce sujet alors que la droite est en difficulté. Je ne fais pas
partie de ceux qui entendent minorer cette préoccupation majeure des Français.
Mais depuis le temps que N. Sarkozy leur promet la paix, ceux-ci n’en peuvent
plus d’attendre ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes, la politique de
« tolérance zéro » du Président est un échec : les collèges et
lycées sont désormais atteints, les violences aux personnes explosent (elles
ont augmenté de 3 à 35 % selon les catégories d’infraction), les agressions à
l’encontre des policiers se multiplient dans certains départements de la région
parisienne (+30% dans l’Essonne et en Seine-Saint-Denis depuis 2005). Pour
faire face à cette situation, le gouvernement a mis en place une politique du
résultat qui aboutit à privilégier les cas les plus simples et rapides à
résoudre, au détriment des actions de fond, qui exigent du temps ; et il a
engagé une réduction des effectifs de police (2000 postes en moins en 2010,
8000 en moins d’ici 2012). Où est la cohérence ? Comment réduire les
troubles à l’ordre public en diminuant les moyens alloués aux forces de
l’ordre ? L’obsession anti-fonctionnaires du Gouvernement se heurte vite à
une contradiction. Les Français ne croient plus aux beaux discours qui leur
sont tenus, ce qu’ils veulent, c’est des résultats.
La gauche, elle, avance tranquillement,
en se rassemblant. Je l’ai déjà dit : il ne faut pas se tromper
d’élection, et imaginer que 2012 se jouerait dans cet entre-deux tours joyeux.
Mais je ne vais pas revenir sur ce que j’écrivais la semaine dernière :
pour engager un mouvement, un élan vers 2012, un PS solide, une gauche forte et
rassemblée sont nécessaires. C’est ce qui s’est construit au cours des derniers
jours, loin des tourments qui nous étaient promis par la droite. Partie
caporalisée au 1er tour, celle-ci aura réussi l’exploit de se
diviser après les premiers résultats ; la gauche a su faire le chemin
inverse, partant au combat électoral dans sa diversité sans jamais renier son
objectif commun, ce qui lui a permis de se réunir vite et bien. Alors, oui, je
suis raisonnablement confiante pour dimanche prochain. La campagne se poursuit,
la victoire se construit, il reste quelques heures pour convaincre, mobiliser,
entraîner. C’est à cela que je m’emploie.
Bonjour Marisol,
Un signe politique fort dans ta circonscription:
à Saint-Avertin L'union de la gauche obtient 50,53%: de mémoire de moi depuis 1981, toute élections confondues, c'est la première fois que la gauche est majoritaire à Saint -Avertin avec 6 des 11 bureaux où François Bonneau l'emporte, allant de 50,42(Atrium 2) à 57,04% (Cangé 10)...
Amitiés socialistes
Josette François
Rédigé par : Josette François | lundi 22 mar 2010 à 10:54