Il y a
eu 2 millions de personnes dans les rues de France, 12000 à Tours, au
moins (cliquez ici pour voir les photos de la manifestation). Les Français ont largement et fortement dit leur refus de la réforme des
retraites proposée par le gouvernement. Pas le refus de toute réforme, contrairement
à ce que tente de faire croire le gouvernement, mais le refus de la sienne.
Parce qu’elle est injuste, parce qu’elle ne règle rien dans la durée. Parce que
les salariés sont les seuls à porter le poids de l’effort demandé : 93% à
leur charge contre 7% de l’effort seulement qui reposerait sur les hauts
revenus, les revenus du capital, les entreprises. Le déséquilibre est indécent.
Maintenant,
le gouvernement doit entendre le message des Français, et réfléchir à une autre
réforme.
On voit bien qu’il parie sur l’été pour faire passer son projet ; on
entend qu’il espère que la trêve estivale coupera l’herbe sous le pied de la
mobilisation. On peut s’attendre à quelques concessions, annoncées maintenant
et finalisées à la rentrée.
Mais
c’est tout l’équilibre de la réforme qui doit être revu. Si la mobilisation
a été forte, c’est évidemment parce qu’elle est injuste. Mais c’est aussi parce
que les Français savent qu’elle ne règle rien, qu’avant 2018 il faudra tout
recommencer. Il est indécent de demander de tels efforts aux salariés pour ne
rien régler dans la durée. Alors que s’annoncent de nouvelles mesures de
rigueur, il n’est pas acceptable que ce soit toujours les mêmes qui les
subissent. Il n’est pas responsable de sacrifier les salariés sur l’autel des
marchés. Il n’est pas efficace de ne pas mettre à contribution les revenus du
capital.
Ce qui
m’a frappé, dans le cortège tourangeau, c’est la diversité des manifestants. Il y avait des
salariés du privé, des fonctionnaires, de jeunes actifs et des retraités, des
familles, des cadres et des employés. Cette diversité en elle-même est un
message. La balle est dans le camp du gouvernement.
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