Marisol Touraine a donné une interview au Figaro dans le cadre du débat parlementaire sur le projet de loi "Hôpital, patients, santé et territoires" qui débutera mardi 10 février.
Marisol Touraine a donné une interview au Figaro dans le cadre du débat parlementaire sur le projet de loi "Hôpital, patients, santé et territoires" qui débutera mardi 10 février.
Je suis restée trop longtemps sans m’exprimer sur l’actualité. Je l’ai déjà dit, une actualité parlementaire chargée – cette semaine va commencer l’examen du texte sur l’hôpital, la santé, les patients et les territoires, baptisé projet HPST, sur lequel je travaille depuis des semaines déjà -, mais aussi des dossiers locaux prenants et…une mauvaise bronchite m’ont un peu détournée de ce blog. J’y reviens avec plaisir, en forme de retour sur une semaine marquée par des explications.
Explications de Bernard KOUCHNER, d’abord. Un livre le met en cause. Non pas sur le plan pénal, mais sur celui de la morale voire du conflit d’intérêts. Devant les députés puis à la télévision, le ministre des affaires étrangères s’est défendu, rappelant les engagements de sa vie, dénonçant à son tour le vocabulaire choisi de l’auteur du pamphlet à son encontre, qui est parfois celui des anti-sémites d’avant guerre. Je l’avoue, j’aime bien Bernard KOUCHNER. Je trouve qu’il a du panache. Il a aussi fait preuve de légèreté. Ses combats passés ont été grands, on aurait aimé qu’il ne trouvât pas inutile la création d’un secrétariat d’Etat aux droits de l’homme.
Kouchner a-t-il convaincu ? A vous de le dire. Pour ma part, j’aurais aimé qu’il s’expliquât davantage sur les conditions dans lesquelles il a aidé une société de conseil pour laquelle il avait travaillé - avant de devenir ministre et tout à fait légalement - à se faire payer par des Etats africains qui ne s’étaient pas encore acquittés de leurs honoraires. J’aurais préféré, je le dis très simplement, que le chantre de l’humanitaire ne fût pas à tu et à toi avec certains dictateurs peu recommandables. Mais je suis frappée de ce que la polémique ait pris un tour si passionnel, y compris à gauche. Comme si ce qui était reproché à Bernard KOUCHNER était bien autre chose que ce qu’il y a dans le livre de Pierre PEAN. Sans doute certains ne lui pardonnent-ils pas –et ils ont raison – d’avoir franchi le Rubicon pour participer à la politique de la droite. Je ne crois pourtant pas que ce soit le cœur du débat : certains trouvent enfin l’occasion de tirer un trait sur ce qu’il représente, une politique pas seulement réduite aux acquêts des intérêts des Etats, l’homme (trop) médiatique au service des victimes des guerres et des haines, celui qui a mis des mots, durs, sur les massacres du Rwanda. Alors, je l’avoue, tout cela me gêne. Peut-être parce que le plus souvent je me suis retrouvée du même côté que lui dans les combats qu’il menait. Pour tout ce qu’il a porté et incarné, Bernard KOUCHNER doit aller au bout de ses explications Pour que les adversaires de ses idéaux ne trouvent pas de prétexte pour l’abattre.
La semaine s’est poursuivie avec les explications de Nicolas SARKOZY. Très attendues, de fait, après la manifestation spectaculaire du 29 janvier. Que faut-il en retenir ? Une certaine sobriété dans le ton, un monologue plutôt ennuyeux que la servilité des journalistes n’a jamais fait dévier de son cours, à l’arrivée le sentiment d’un exercice un peu vain. Les Français ont-ils eu les explications qu’ils attendaient ? Je n’en suis pas certaine. A trop vouloir renvoyer la crise au reste du monde, le Président donne l’impression de ne pouvoir agir, de ne savoir comment peser. La vérité est que sa propre politique, incohérente, hésitant entre libéralisme dérégulateur et autoritarisme social, a renforcé la violence de la crise en France et n’indique aucun chemin pour en atténuer les effets. Comme si N. SARKOZY attendait que le plan OBAMA se mette à produire ses effets.
Quelles perspectives nous a-t-il proposées ? Je n’en vois pas. Les mesures esquissées étaient destinées à gagner du temps. Elles seront soumises à l’appréciation des syndicats, le 18 février : cela permettra de reporter la responsabilité de leur échec sur ceux-ci. Surtout, ces mesures sont à la limite de l’hypocrisie : après avoir expliqué que les socialistes étaient dans l’erreur à vouloir relancer le pouvoir d’achat, voilà le Président de la République à la recherche de pistes nouvelles en la matière ; ce fut la possible exonération d’impôt sur le revenu des Français concernés par la seule première tranche du barème. Assurément, cela représenterait pour eux un bonus. Mais au fond, est-ce souhaitable ? Je ne le crois pas. Car je pense que tous les Français devraient payer un impôt, même minime. A l’inverse, ce sont les salaires qui doivent être augmentés. A l’arrivée, l’Etat se déchargera une fois de plus sur les collectivités territoriales, qu’il asphyxie un peu plus encore en annonçant la fin de la taxe professionnelle (perçue par ces collectivités, précisément).
Quant aux belles phrases sur la refondation du capitalisme, elles sont définitivement reléguées dans les oubliettes de notre mémoire. Contraste saisissant avec les propos fermes tenus le même jour par Barack OBAMA. Là où le président américain propose de plafonner à 500 000 $ la rémunération des patrons des entreprises aidées par l’Etat, le Président français se tait, et préfère s’en prendre aux traders ! Il faut évidemment contrôler les rémunérations délirantes de ces hommes de bourse, mais enfin, cela ne règle en rien le problème de la rémunération des dirigeants, parfois indécente.
Comme souvent, le discours tenu aura tenu toutes les promesses du « deux poids deux mesures » : pas de revalorisation des salaires pour les ouvriers et les employés, pas de baisse des rémunérations pour les patrons !
Des explications, nous en attendons de Valérie
PECRESSE. La ministre de
l’enseignement supérieur a réussi à mettre le feu aux universités, mais du côté
des enseignants-chercheurs, cette fois, pas sur les bancs des étudiants. Tirant
très partialement les conséquences de sa loi sur l’autonomie, elle a fait du
Président de chaque université celui chargé de répartir la charge de travail,
entre enseignement et recherche, parmi les enseignants-chercheurs de son
établissement ; elle en a surtout fait le seul responsable des nominations
et promotions. C’est évidemment inacceptable ! Que les présidents
d’université aient davantage de pouvoir pour organiser et faire fonctionner
leurs établissements, d’accord ! Qu’ils aient tout pouvoir sur la carrière des enseignants-chercheurs,
non ! Et que l’on n’invoque pas l’exemple des plus prestigieuses
universités américaines : les choix y sont précisément collégiaux. De fait,
pour que la sérénité revienne, ce sont moins des explications que je demande,
que le retrait du « décret Pécresse ».
Le Journal du Dimanche revient aujourd'hui sur le projet de loi "Hôpital, patients, santé et territoires", qui sera débattu à partir de mardi à l'Assemblée nationale.
A cette occasion, Marisol Touraine a donné une interview à propos de ce projet.
Cliquez ici pour lire l'interview et ici pour lire l'article du JDD.
L'examen de la loi Hopital, Santé, patients, Territoire (HPST) a commencé mercredi 28 janvier par l'audition en commission des affaires sociales de Mme Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports et de Mme Valérie Létard, secrétaire d'Etat chargée de la solidarité.
La mobilisation des Tourangeaux, comme celle de tous les Français, a été forte, hier, impressionnante même. Il y avait entre 15 et 20 000 personnes dans les rues de Tours. Autour de 2 millions dans la France tout entière. Fonctionnaires mais aussi salariés du privé, enseignants et lycéens, les cortèges étaient divers, graves, empreints d’une angoisse profonde face à l’avenir qui se dessine. Assurément, la crise ne touche pas seulement notre pays, et personne ne pense que les réponses à apporter sont simples. Mais tout aussi assurément, le sentiment qui prévaut est bien que, comme il l’a lui-même reconnu, le Président de la République « entend ce qu’on lui dit mais n’en tient pas compte » ! Le plus frappant, me semble-t-il, dans la colère qui monte et qui gronde, est qu’elle concerne une grande diversité de Français. Les milieux populaires se sentent relégués, les classes moyennes menacées. Pour tous, l’avenir est sombre.
Et maintenant ? L’Elysée a hier soir jugé légitime l’inquiétude des Français, tout en se réjouissant que la mobilisation ait été moins importante que ce qu’il redoutait (!?!). On a le sentiment que l’autisme gouvernemental se poursuit. Mardi, à la tribune de l’Assemblée, F. Fillon a répliqué avec une grande violence à la motion de censure des socialistes, pour expliquer que les demandes de pouvoir d’achat, de relance de la consommation, d’investissement dans les secteurs publics, comme l’éducation ou la santé, étaient absurdes. Hier, N. Sarkozy propose une nouvelle rencontre aux organisations syndicales, pour évoquer les réformes à venir…mais en prévenant qu’il n’y aura pas de changement de politique. Ce matin, sur RTL, le puissant conseiller social du Président, R. Soubie, explique posément que la relance se fera par l’investissement et seulement par l’investissement.
Les risques de cette stratégie de l’autruche sont réels. Sans doute les Français ne sont-ils pas prêts à s’engager dans une série de grèves et de manifestations à répétition. Mais on aurait tort, à droite, d’imaginer que la journée d’hier était un coup de colère isolé : l’angoisse de l’avenir est profonde, plus grave qu’une simple colère. Ce que les Français attendent, c’est une politique différente, réorientée pour tenir compte de leurs besoins immédiats de pouvoir d’achat mais aussi de leur conviction que face à la crise, des investissements dans l’éducation, la formation, la prévention sociale sont nécessaires. Le plan de relance des socialistes l’a mis fortement en avant : nous avons besoin à la fois de relance conjoncturelle (prime de 500 € à 13 millions de ménages, revalorisation des retraites…) et d’investissements structurels pour des politiques de cohésion sociale (plan hospitalier, mise en place d’une véritable sécurité sociale professionnelle, encadrement plus strict des licenciements…). (Cliquez ici pour télécharger l'intégralité du plan de relance proposé par le Parti socialiste).
Nicolas Sarkozy propose le dialogue sans changement de politique. En fait, le dialogue doit permettre le changement que l’immense majorité des Français attendent.
Marisol Touraine a participé, ce jeudi 29 janvier, à la journée nationale interprofessionnelle de mobilisation pour :
- la défense de l'emploi privé et public
- lutter contre la précarité et les dérèglementations économiques et sociales
- assurer le maintien du pouvoir d'achat des salariés, des chômeurs et des retraités et réduire les inégalités
- défendre le cadre collectif et solidaire de la protection sociale, des services publics de qualité qui assurent en particulier tout leur rôle de réponse aux besoins sociaux et de solidarité.
Cliquez ici pour voir les photos de la manifestation.
Le groupe socialiste a déposé une motion de censure à l'encontre du Gouvernement qui a été débattue ce mardi 27 janvier.
Cliquez ici pour lire le texte du dépôt de la motion de censure du groupe socialiste.
Communiqué de presse de Marie-Pierre de la GONTRIE, Secrétaire nationale chargée des Libertés Publiques et de la Justice et Marisol Touraine, Secrétaire nationale chargée de la Sécurité.
Le Parti socialiste tient à manifester sa plus vive préoccupation face au taux anormalement élevé d'erreurs repérées sur le STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées) à l'occasion de son contrôle par la CNIL. Ces erreurs sont d'autant plus choquantes que plus de 85 000 personnes sont susceptibles d'avoir accès à ces données.
Dans son
rapport, la CNIL révèle les incidences parfois désastreuses sur les individus
que peuvent avoir les erreurs de saisie, les absences de mise à jour et le
défaut de contrôle de ce fichier de police. Le rapport pointe notamment « un manque de rigueur dans la gestion du STIC
ainsi qu’une absence de prise en compte des conséquences graves qui en
découlent pour les personnes ». « C’est l’inadéquation entre les
moyens mis en œuvre par les ministères et les objectifs assignés à ce grand
fichier de la police qui pose problème. », ajoute la CNIL.
Plusieurs utilisations de ce fichier à des fins d’enquête administrative ont conduit à la perte d’emploi ou à l’absence d’embauche de personnes recensées sur le fondement de données inexactes ou indûment conservées dans le fichier.
Face à ces atteintes graves et répétées aux libertés individuelles, le Parti socialiste demande au gouvernement de mettre en œuvre rapidement les onze préconisations formulées par la CNIL visant notamment :
- à garantir l’exactitude et la mise à jour par les parquets des informations contenues dans ce fichier,
-l’encadrement et la limitation stricte de son accès et de l’utilisation qui en est faite,
- à respecter une durée de conservation raisonnable des informations.
Marisol Touraine a présenté, jeudi 15 janvier, ses voeux à la population de la 3ème circonscription de l'Indre-et-Loire, à la salle Roger-Avenet de Truyes.
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