La direction du Parti
socialiste a majoritairement choisi de se prononcer en faveur de la
ratification du traité européen tel qu'il résulte du conseil de Lisbonne du 19
octobre dernier. Chaque député sera cependant libre de son vote, le moment
venu. J'aurai l'occasion d'y revenir lorsque le débat s'ouvrira à l'Assemblée
nationale, mais je souhaite dès aujourd'hui expliquer pourquoi cette position ne me paraît pas
contradictoire avec le vote des Français lors du référendum de 2005.
D'abord,
les principales critiques à l'époque s'étaient portées contre l'inclusion dans
le projet de constitution européenne d'articles relatifs aux politiques menées
au niveau européen au lieu de s'en tenir à l'architecture institutionnelle. Ce
n'est plus le cas, et le texte proposé inclut la charte des droits
fondamentaux, qui est le seul texte à s'engager sur les droits sociaux.
Ensuite, le
refus de N. Sarkozy de soumettre le texte à un nouveau référendum ne doit pas
servir d'alibi : dès lors qu'il ne s'agit plus d'une constitution mais d'un
traité qui vient modifier les précédents, rien ne s'oppose à sa ratification
par la voie parlementaire. Est-il utile, d'ailleurs, que la gauche s'inflige à
elle-même l'épreuve d'une telle consultation ?
Enfin, il
est plus que temps de relancer le processus européen, dans un sens favorable
aux citoyens. Le rêve européen s'est estompé, l'espoir d'un rempart contre la
mondialisation paraît illusoire. C'est à cet objectif qu'il faut s'atteler. Le
traité proposé est très insuffisant au regard des enjeux. Il est temps de
tourner la page des réformes institutionnelles, nécessaires mais sans grand
intérêt pour notre vie quotidienne.
Dépassons
les querelles inefficaces. L'Europe a besoin d'une gauche forte. Le PS doit
aussi relever ce défi là !
Dépassons les querelles inefficaces
Alors là Madame le Député vous venez de faire un pas vers le bon sens.
Rédigé par : Eilean | jeudi 15 nov 2007 à 13:29
La situation est claire: vous avez choisi de faire cause commune avec N. Sarkozy et son gouvernement sur le point de politique le plus essentiel de ces dernières années. Inutile ensuite de remplir des colonnes pour faire semblant d'incarner une soi-disant opposition. Le traité dit "simplifié" est exactement le texte non "simplifié" qui a été très majoritairement rejeté par les électeurs, si j'en crois l'éminent spécialiste, rédacteur du projet de constitution, Valéry Giscard d'Estaing. Il nous dit en effet: "les outils sont exactement les mêmes, seul l'ordre a été changé dans la boîte à outils".
La gauche ne doit pas "s'imposer l'épreuve d'une nouvelle consultation", dites-vous, montrant ainsi votre conviction profonde que l'électorat rejeterait à nouveau le texte! Et le déni de démocratie auquel vous vous apprêtez n'est-il pas une épreuve pour la gauche?
Etrange logique aussi que celle qui consiste à reconnaître que le traité pour lequel on va voter "est très insuffisant" mais qu'on va s'appliquer à changer ça. C'est un peu comme signer un contrat d'assurance défavorable, en disant "après l'avoir signé, je vais le faire modifier"...
Enfin la Charte des droits fondamentaux, à laquelle vous vous référez comme une avancée, formule de vagues recommandations très générales, mais rien de plus.
Un électeur de gauche trahi et bafoué.
Rédigé par : J.P. Lafont | mardi 27 nov 2007 à 21:27