Les députés examinent - en urgence ! - le projet du gouvernement sur le pouvoir d'achat. On avait pourtant cru comprendre que la loi TEPA de juillet dernier avait le même objectif, en encourageant les heures supplémentaires ! A l'évidence, la cible a été ratée. dans la précipitation, on nous propose un nouveau texte, dont la mesure principale consiste à proposer aux salariés de « monétiser » les journées de RTT non utilisées. Cette loi est complexe, ambiguë, c'est le MEDEF qui le dit. Car soyons clair : contrairement à ce que l'on pourrait croire, le salarié qui a accumulé quelques jours de RTT qu'il n'a pas utilisés, ne pourra pas les abandonner en échange d'une prime, mais devra les convertir en heures travaillées, c'est à dire en heures supplémentaires ! Cela fait une petite différence....
Le gouvernement propose une loi partielle. Tout le monde n'est pas concerné : les salariés à temps partiel, en intérim, en CDD de courte durée, les chômeurs, les bénéficiaires de minima sociaux, les étudiants, les fonctionnaires ne sont pas visés par la loi. Parmi les salariés du privé, seuls une partie de ceux qui sont passés aux 35 heures pourront tenter de bénéficier de la loi : au total, 1 salarié sur 6 au maximum !
Cette loi est injuste. Encore faudra-t-il que l'employeur soit d'accord ! car la loi est claire : le salarié demande, l'employeur décide. Pour qu'il accepte, il faut d'abord que son salarié ait accumulé des jours de RTT (or dans beaucoup d'entreprises, les compteurs sont remis à zéro tous les mois ou les deux mois) ; ensuite que l'employeur ait du travail à lui faire faire : on retombe sur la même limite que celle dénoncée à propos des heures supplémentaires.
Cette loi est idéologique. C'est bien là le fond du problème : il ne s'agit plus de décréter que l'on doit travailler plus ou moins par la loi ! Les députés de droite n'ont qu'un mot à la bouche : en finir avec les 35 heures ! Comme si la France n'avait pas changé en 10 ans, depuis le vote des lois Aubry. Aujourd'hui, la croissance ne passe plus par une loi sur le temps de travail, dans un sens ou dans un autre, mais bien par un investissement massif dans l'économie de la connaissance, l'éducation, la formation.
En scandant « A bas les 35 heures », tels des cabris pavloviens, le Gouvernement et les parlementaires de droite montrent que leur seule motivation, dans ce texte, est idéologique, bien loin des besoins économiques et sociaux criants de notre pays !
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