Nicolas SARKOZY a annoncé hier, lors d'un déplacement à Gagny (Seine-Saint-Denis), des mesures destinées à lutter contre les violences commises en bande ou à l'intérieur des établissements scolaires.
Le Parti socialiste exprime son étonnement devant le moment choisi par le Président de la République et regrette l'instrumentalisation encore une fois faite des problèmes de sécurité dans notre pays. A l'évidence, N. Sarkozy se saisit des violences urbaines qui ne cessent d'augmenter pour tenter de faire diversion, au moment d'un mouvement social considérable. Cette attitude est choquante car elle ne présage en rien d'une réponse adaptée à l'insécurité qui existe dans certains quartiers et jusques dans les établissements scolaires, et qui se développe depuis le déclenchement de la crise.
De fait, fidèle à sa méthode, N. Sarkozy se contente d'annoncer le durcissement de l'arsenal répressif : or c'est cette même politique, mise en place depuis 2002, qui a échoué. Preuve en est la multiplication des actes d'une violence inouïe observée ces derniers temps : forces de l'ordre agressées, commissariat criblé de balles, recours aux armes à feu...Qu'est-ce que cela sinon le signe de l'échec sur toute la ligne de la politique de N. Sarkozy ?
le Parti socialiste réaffirme sa condamnation ferme de tous les actes de violence, commis notamment dans certains quartiers et dont les premières victimes sont leurs habitants. L'annonce du déploiement d'unités territoriales laisse perplexe, au vu des résultats obtenus par celles déjà déployées, sans moyens. Le Parti socialiste appelle au rétablissement d'une police de proximité, dotée de moyens stables et conséquents permettant à ces unités d'être présentes au sein même des quartiers sensibles et d'y nouer des liens de confiance avec la population.
Le Parti socialiste condamne également la spirale répressive engagée qui doit conduire à la création d'un nouveau chef d'incrimination pénale punissant de 3 ans d'emprisonnement l'appartenance « en connaissance de cause » à une bande. Au-delà du caractère flou des termes employés, qui en rendra l'application problématique, cette démarche exclusivement répressive ne paraît pas susceptible d'enrayer un phénomène fortement enraciné dans certains quartiers.
Seule une politique globale de sécurité, alliant répression et prévention dans les quartiers, prenant en compte les situations économiques et sociales dégradées qui y existent, associant l'ensemble des acteurs locaux, politiques et associatifs, pourra donner des résultats. N. Sarkozy prend la responsabilité d'accroître le risque de ghettoïsation de certains quartiers.
Marisol TOURAINE
Secrétaire nationale du Parti socialiste à la sécurité
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