Cliquez ici pour lire l'article que La Nouvelle République consacre à cette rencontre.
C’est aujourd’hui que le RMI laisse la place au rSa. Le dispositif n’est pas équivalent, mais il ne constitue
pas pour autant une révolution, contrairement à ce que voudrait laisser croire
la communication gouvernementale. De quoi s’agit-il ? D’abord,
d’encourager le retour dans l’emploi de ceux qui bénéficiaient du RMI en
évitant que leur revenu réel ne diminue. Concrètement, les Rmistes basculeront
vers le rSa sans changement ; et
tous ceux qui travaillent ou travailleront sans atteindre un revenu suffisant
(par-rapport à un seuil défini en fonction des charges familiales) percevront
un complément. Le rSa, c’est donc deux choses différentes : une allocation
de base, équivalente au RMI, versée à ceux qui n’ont ni emploi ni allocation
chômage ; et un complément de revenu pour les travailleurs
pauvres : on parle alors de « rSa chapeau ». L’idée est que le
maintien d’un revenu suffisant après la reprise d’une activité favorisera le
retour à l’emploi des plus pauvres.
La réforme voulue par M. Hirsch se met en place dans un contexte de restriction de l’emploi. Autant l’objectif de lutte contre la pauvreté, qui consiste à relever le revenu de ceux qui travaillent, sera atteint et doit être salué, autant le pari du retour vers l’emploi est voué à l’échec alors que les entreprises n’embauchent plus. Ce risque, je l’avais pointé lors du débat de la loi à l’Assemblée en septembre dernier : aucun dispositif ne peut favoriser l’emploi des plus pauvres en récession. Au-delà, d’ailleurs, j’ai un doute sur le fait que le principal obstacle pour les Rmistes ait été principalement financier (pendant un an, les Rmistes pouvaient déjà cumuler leur allocation avec un revenu d’activité). L’obstacle principal, il est celui de la formation, de la mobilité, de la garde d’enfants….
Des expérimentations ont eu lieu qui montrent d’ailleurs
que les résultats sont ambigus.
Là où le rSa a été expérimenté, le retour à l’emploi de ses bénéficiaires (fin
2008) est légèrement supérieur à celui des Rmistes (dans une zone proche
servant de témoin) : 10% de plus (3,1 Rmistes pour 1000 retrouvaient un
emploi, 3,8 pour 1000 rSa). Mais outre que la différence n’est pas
spectaculaire, la nature des emplois retrouvés laisse à penser :
massivement, ce sont des emplois à temps (très) partiel. C’est ce que j’avais,
là encore, pronostiqué à l’Assemblée : si la pauvreté devait laisser la
place à la précarité, il n’est pas certain que cela ait été une bonne réforme.
Le département de l’Indre-et-Loire va évidemment
s’engager à fond pour que cette réforme, quelles qu’en soient les limites,
donne les meilleurs résultats possibles.
La clé réside dans la qualité de l’accompagnement social des plus éloignés du
marché du travail : mais avec l’entrée en vigueur du rSa, le nombre de
personnes à suivre va considérablement augmenter (on estime à plus de 25000 les
bénéficiaires potentiels du rSa contre environ 9000 Rmistes). Or, les moyens
dévolus à l’accompagnement social de ces personnes n’a pas été augmenté et Pôle
Emploi, qui devrait, selon la loi, assumer cette responsabilité, est lui-même
submergé par la montée du chômage et les ratés de sa mise en place (cette
structure a succédé le 1er janvier dernier à l’ANPE et l’ASSEDIC). Les grandes
réformes tiennent souvent aux conditions concrètes de leur mise en œuvre.
Cliquez ici pour voir le diaporama sur le rSa élaboré par le Conseil général de l'Indre-et-Loire.
La lettre du mois de mai est parue. Un numéro spécial ce mois-ci consacré à l'Europe et aux élections européennes du 7 juin prochain. En page départementale, un article sur l'Europe qui s'engage en Indre-et-Loire à l'aide de différents programmes. A lire également un article sur une idée originale du Conseil Régional : Trans'Europe Centre.
En page nationale, un retour sur le rôle du Parlement au sein des institutions européennes et un article sur les propositions socialistes pour une Europe sociale, compétitive et écologique.
Cliquez ici pour lire cette lettre.
Dans un peu
plus de deux semaines, nous voterons pour renouveler le Parlement européen. La campagne semble à peine prendre, une
majorité de Français expliquant qu’elle n’ira pas voter. Nous vivons une
campagne atone, qui profite à plein à la droite. Quel échec ! Car, si
contrairement à ce que répètent en boucle certains, les parlementaires
nationaux ne se contentent pas de transcrire les directives européennes en
droit national, les enjeux ne sont pas minces : il s’agit de choisir un
projet européen et il est faux de dire qu’une majorité de gauche ne changera
rien pour nous.
Nous
voterons sur l’orientation politique à donner à l’Europe. Les
socialistes ont eu tort d’engager leur campagne sur le thème du vote sanction.
Ils se sont vite repris, pour mettre en évidence les axes forts de leurs
propositions : d’abord, un plan de relance économique volontariste, qui
s’appuie sur l’investissement social et l’exigence écologique ; ensuite,
une ambition sociale affirmée, qui passe par une directive cadre sur les
services publics, la lutte contre le dumping social, la mise en oeuvre d’un
salaire minimum dans chaque pays ; enfin, le rappel que sans majorité de
gauche au Parlement européen, on ne pourra changer l’orientation libérale qui
préside aux destinées du continent.
La
présidence européenne de N. Sarkozy n’a pas été le succès que l’on veut nous
vendre.
Certes, le chef de l’Etat a fait preuve d’une grande maîtrise de la
communication, et d’une énergie sans faille, comme d’habitude. Mais c’est à
l’aune des résultats concrets qu’il convient de porter un jugement : la
guerre s’est bien arrêtée entre la Russie et la Géorgie, mais l’occupation
russe de provinces géorgiennes n’a pas été empêchée ; l’Europe n’a pas été capable, face au déferlement
de la crise, de concevoir une réponse commune et forte, le sauve qui peut
national l’emportant largement ; rompant avec sa politique précédente, la
France de N. Sarkozy a accepté que la durée maximale du travail soit portée
au-delà de 48 heures ; B. Hortefeux se félicite d’avoir négocié la
possibilité de retenir administrativement un étranger sans papiers jusqu’à 18
mois ; quant aux institutions de Bruxelles, elles ont été
marginalisées : mais qu’attendre d’autre de la part d’un Gouvernement qui
a choisi de sacrifier la défense européenne sur l’autel de la réintégration
dans le commandement militaire intégré de l’OTAN ?
Dans cet
affrontement frontal de projets, les socialistes sont injustement à la peine
alors que l’UMP apparaît bien isolée. Je le dis clairement : les
mauvais sondages pour le PS sont sans doute le reflet d’un jugement sévère sur
l’échec du congrès de Reims et nos divisions. On pourra revenir sur les erreurs
commises, mais plus tard : je n’ai aucune indulgence à l’égard des socialistes
qui, à quelques jours d’un scrutin important, préfèrent critiquer leur camp que
riposter à la droite. Mais il est faux de prétendre que la gauche serait à la
peine : l’UMP caracole bien en tête des intentions de vote, mais elle
rassemble sur son projet moins d’un électeur sur trois ! Même si les
sondages devaient devenir réalité –il reste deux semaines de campagne, encore,
et je crois que les socialistes doivent se fixer l’objectif d’arriver en
tête ! - il resterait que l’UMP
peut être en tête sans avoir de majorité dans le pays. A l’inverse, la gauche
peut être majoritaire en voix, sans parvenir à créer une dynamique de
rassemblement et de cohésion. On n’a pas assez relevé la proposition indécente
de Jean-Piere Raffarin, qui préconise d’en finir avec les scrutins à deux tours
pour ne garder qu’une élection couperet, à un tour ! Comment dire de
manière plus éloquente que l’UMP, privée de ressources pour un deuxième tour,
voudrait adapter le mode de scrutin à sa situation ? C’est choquant.
Etonnant que les réactions n’aient pas été plus vives. Au lendemain des
élections européennes, la France peut se retrouver avec une droite en tête mais minoritaire, une gauche émiettée mais
majoritaire. Il reste deux semaines de campagne : les dés ne sont pas
encore jetés !
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