Les
élections européennes ont permis à N. SARKOZY d’apparaître comme le gagnant de
la consultation. Pas de langue de bois : le Président de la
République sort conforté d’un scrutin qui n’aura pas mobilisé les Français, qui
attendaient sans doute …..qu’on leur parle davantage d’Europe !
Certes, on peut faire observer – et je l’avais moi-même annoncé – que la droite
est minoritaire, que la majorité des Français a fait un choix incompatible avec
la politique présidentielle ; c’est vrai, et pourtant, si elle n’a aucune
raison de triompher, si elle sait que demain il lui faudra trouver de nouveaux
soutiens, la droite aujourd’hui peut se réjouir de la division de ses
adversaires.
Car le PS
réalise un score catastrophique : là encore, il ne faut pas avoir peur
des mots. Des électeurs de gauche ont choisi d’envoyer un avertissement aux
socialistes ; je ne suis pas certaine que l’on puisse parler de vote
sanction ; en tout cas, il y eut abstention des électeurs socialistes, qui
ont choisi d’aller à la pêche ou de voter écolo. Les socialistes ont déçu.
Les
explications se bousculent : le manque de leadership, la division, l’échec
du congrès de Reims. Tout cela est juste, mais l’essentiel est
ailleurs : le Parti socialiste apparaît vieilli, en panne d’idées, sans
propositions d’avenir. Les erreurs de campagne ont été nombreuses : plutôt
que de parler d’Europe, les socialistes ont parlé de N. Sarkozy, accréditant
l’idée qu’ils n’avaient pas surmonté les divisions nées du déchirement de 2005 ;
leur programme a été diffusé tardivement, ils n’ont pas su donner corps à leur
vision d’une autre Europe ; la réconciliation entre les sœurs ennemies de
Reims est apparue trop tardive pour n’être pas factice, la liste est encore
longue. Est-il temps de l’établir ? En tout cas, elle ne peut être passée
sous silence, et l’on ne peut en rester à l’idée que « si c’était à
refaire, on ferait la même chose ! »
Le conseil
national de demain (mardi 9) doit apporter un sursaut. Il n’y
aurait aucun sens à demander le retrait
de Martine Aubry. Elle est, plus que d’autres, consciente des changements à
entreprendre. Il lui appartient de montrer fortement qu’elle veut les réaliser.
Le PS a besoin de se rénover en profondeur, en actes et pas seulement en
déclarations d’intentions. Il lui faut clarifier sa ligne, au lieu de toujours
hésiter entre la mauvaise conscience radicale et la pesanteur du réalisme
gouvernemental ; il lui faut comprendre les aspirations des
Français : à cet égard, je crois que les socialistes doivent comparer
sereinement les résultats de ces élections avec ceux du congrès de Reims :
je ne suis pas certaine, j’aurai l’occasion d’y revenir, que la gauchisation de
notre discours soit gage de succès !
Le PS doit
aussi changer son mode de fonctionnement, s’ouvrir sur la société. A
l’évidence, le congrès de Reims n’a permis ni direction resserrée, ni
orientation clarifiée. Cela n’intéresse pas l’opinion, mais le fonctionnement
interne du PS a besoin d’un grand coup de rafraîchissement : les méthodes
éprouvées des experts d’appareil ont montré leurs limites ! Les Français
attendent un discours nouveau, plus dynamique, plus positif : ils nous
reprochent, dans la crise, de n’avoir pas su défricher de nouvelles
perspectives ; ils attendent de nous un fonctionnement modernisé et
actif ; ils espèrent des socialistes un travail collectif plutôt que
l’affirmation des ambitions personnelles. Ne nous y trompons pas : nous
avons perdu beaucoup de temps, déjà depuis 2002. Il nous faut choisir :
réagir ou subir ! La responsabilité de Martine Aubry est grande :
mettre la rénovation en mouvement.
Marisol Touraine était, samedi 30 mai, au tournoi de football organisé par l'A.S. Monts.
Cliquez ici pour lire l'article de Jean-Claude Domenger paru dans La Nouvelle République.
C’est aujourd’hui que le RMI laisse la place au rSa. Le dispositif n’est pas équivalent, mais il ne constitue
pas pour autant une révolution, contrairement à ce que voudrait laisser croire
la communication gouvernementale. De quoi s’agit-il ? D’abord,
d’encourager le retour dans l’emploi de ceux qui bénéficiaient du RMI en
évitant que leur revenu réel ne diminue. Concrètement, les Rmistes basculeront
vers le rSa sans changement ; et
tous ceux qui travaillent ou travailleront sans atteindre un revenu suffisant
(par-rapport à un seuil défini en fonction des charges familiales) percevront
un complément. Le rSa, c’est donc deux choses différentes : une allocation
de base, équivalente au RMI, versée à ceux qui n’ont ni emploi ni allocation
chômage ; et un complément de revenu pour les travailleurs
pauvres : on parle alors de « rSa chapeau ». L’idée est que le
maintien d’un revenu suffisant après la reprise d’une activité favorisera le
retour à l’emploi des plus pauvres.
La réforme voulue par M. Hirsch se met en place dans un contexte de restriction de l’emploi. Autant l’objectif de lutte contre la pauvreté, qui consiste à relever le revenu de ceux qui travaillent, sera atteint et doit être salué, autant le pari du retour vers l’emploi est voué à l’échec alors que les entreprises n’embauchent plus. Ce risque, je l’avais pointé lors du débat de la loi à l’Assemblée en septembre dernier : aucun dispositif ne peut favoriser l’emploi des plus pauvres en récession. Au-delà, d’ailleurs, j’ai un doute sur le fait que le principal obstacle pour les Rmistes ait été principalement financier (pendant un an, les Rmistes pouvaient déjà cumuler leur allocation avec un revenu d’activité). L’obstacle principal, il est celui de la formation, de la mobilité, de la garde d’enfants….
Des expérimentations ont eu lieu qui montrent d’ailleurs
que les résultats sont ambigus.
Là où le rSa a été expérimenté, le retour à l’emploi de ses bénéficiaires (fin
2008) est légèrement supérieur à celui des Rmistes (dans une zone proche
servant de témoin) : 10% de plus (3,1 Rmistes pour 1000 retrouvaient un
emploi, 3,8 pour 1000 rSa). Mais outre que la différence n’est pas
spectaculaire, la nature des emplois retrouvés laisse à penser :
massivement, ce sont des emplois à temps (très) partiel. C’est ce que j’avais,
là encore, pronostiqué à l’Assemblée : si la pauvreté devait laisser la
place à la précarité, il n’est pas certain que cela ait été une bonne réforme.
Le département de l’Indre-et-Loire va évidemment
s’engager à fond pour que cette réforme, quelles qu’en soient les limites,
donne les meilleurs résultats possibles.
La clé réside dans la qualité de l’accompagnement social des plus éloignés du
marché du travail : mais avec l’entrée en vigueur du rSa, le nombre de
personnes à suivre va considérablement augmenter (on estime à plus de 25000 les
bénéficiaires potentiels du rSa contre environ 9000 Rmistes). Or, les moyens
dévolus à l’accompagnement social de ces personnes n’a pas été augmenté et Pôle
Emploi, qui devrait, selon la loi, assumer cette responsabilité, est lui-même
submergé par la montée du chômage et les ratés de sa mise en place (cette
structure a succédé le 1er janvier dernier à l’ANPE et l’ASSEDIC). Les grandes
réformes tiennent souvent aux conditions concrètes de leur mise en œuvre.
Cliquez ici pour voir le diaporama sur le rSa élaboré par le Conseil général de l'Indre-et-Loire.
La lettre du mois de mai est parue. Un numéro spécial ce mois-ci consacré à l'Europe et aux élections européennes du 7 juin prochain. En page départementale, un article sur l'Europe qui s'engage en Indre-et-Loire à l'aide de différents programmes. A lire également un article sur une idée originale du Conseil Régional : Trans'Europe Centre.
En page nationale, un retour sur le rôle du Parlement au sein des institutions européennes et un article sur les propositions socialistes pour une Europe sociale, compétitive et écologique.
Cliquez ici pour lire cette lettre.
Marisol Touraine est intervenue en séance, jeudi 28 mai, lors de la discussion de la proposition de loi présentée par Marie-Georges Buffet visant à prendre des mesures urgentes de justice sociale, en faveur de l'emploi, des salaires et du pouvoir d'achat.
Cliquez ici pour lire son intervention et ici pour lire l'intégralité des débats.
Vous pouvez revoir son intervention ci-dessous.
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