Marisol Touraine a donné une interview à l'hebdomadaire Paris-Match à la suite des mesures pour les jeunes présentées par Nicolas Sarkozy. Elle y expose ses réserves et présente les propositions du Parti socialiste.
Un
site internet a comptabilisé les interventions des députés pour établir le
palmarès des plus travailleurs aux plus paresseux ! Je le dis d’emblée : il n’est pas anormal
que les présidents de commission se trouvent parmi les plus loquaces, et
certains noms, en queue de liste, ne surprennent guère. Mais je m’interroge,
non sur l’utilité d’une évaluation du travail parlementaire, mais sur la forme
que prend celle-ci à travers ce classement.
Ma
critique ne vient pas d’une quelconque aigreur : je me retrouve très bien classée dans ce hit-parade d’un nouveau genre,
députée la plus travailleuse du département, dans le trio de tête régional.
Dire que je n’en suis pas satisfaite serait faux, je suis fortement impliquée
dans le travail parlementaire, et je suis satisfaite que cela soit reconnu.
Mais je ne crois pas que le travail parlementaire se résume à des prises de
paroles : que les présidents de séance soient bien « notés »
alors qu’ils interviennent pour des rappels à l’ordre a peu de sens ! Le
travail de fond s’apprécie aussi en fonction des articles voire des livres
écrits, des prises de position extérieures, à l’animation de groupes de travail
(je préside par exemple un groupe de travail rassemblant la fondation Jean-Jaurès
et le groupe PS de l’Assemblée nationale sur la santé), à la participation à
des réflexions collectives (je représente ainsi les députés socialistes à la
commission Hirsch sur les jeunes).
Le caractère strictement quantitatif du classement proposé est donc réducteur : on voit que certains vont s’empresser de multiplier les interventions de pure forme, pour grapiller quelques places ! Reste que l’évaluation du travail des élus est nécessaire : les comptes rendus de mandat, la justification des positions prises sont importants. Et si à travers ce classement, certains réalisent que le travail parlementaire ne consiste pas seulement en un travail de proximité mais aussi dans l’élaboration de textes législatifs, alors l’exercice de transparence se sera révélé utile !
Cliquez ici pour voir la totalité du classement.
De manière
assez caricaturale, on assiste depuis quelques semaines au retour, à droite, du
discours sécuritaire. N. Sarkozy s’est déplacé dans une école de banlieue pour
affirmer haut et fort qu’il n’accepterait pas la violence des bandes et
promettre une nouvelle loi sur le sujet ;
M. Alliot-Marie, après le désastre de Strasbourg, a promis la sévérité
et annoncé un nouveau décret, interdisant de manifester encagoulé ; le
Président, encore lui, sera à Nice mardi prochain pour assurer de sa
détermination à lutter contre toutes les formes d’insécurité…N’en jetez plus,
on le voit, la sécurité redevient un sujet politique majeur à droite, comme
s’il fallait renouer avec les recettes d’une campagne électorale victorieuse.
L’instrumentalisation de l’insécurité est de
retour. Dans un climat économique et social
délétère, qui a vu s’envoler les promesses électorales de N. Sarkozy, à
l’approche d’une campagne électorale (les européennes) difficile, compte tenu
de l’état de l’opinion, je crois que le Gouvernement a sciemment choisi de ressortir les discours qui ont fait leurs
preuves.
Le laxisme n’est pas de mise.
J’en ai un peu assez des discours caricaturaux selon lesquels la gauche serait
tolérante et la droite responsable. Personne ne peut se satisfaire, et
certainement pas moi, de la délinquance, de l’insécurité croissante qui règne
dans certains quartiers. Les statistiques sont formelles, loin de régresser,
l’insécurité progresse : depuis un an, ce sont les atteintes aux personnes,
surtout gratuites, qui augmentent le plus, ainsi que la délinquance financière
(sur internet). Quant aux actes commis par le grand banditisme, ils ont
littéralement explosé ! Les forces de l’ordre sont prises pour cibles,
jusqu’à essuyer des coups de feu, certains quartiers se ghettoïsent, devenant
inaccessibles à la police ou aux pompiers. C’est évidemment inacceptable. Il
faut rappeler que les premières victimes de violences sont les habitants des
quartiers difficiles, les citoyens modestes.
Ce bilan calamiteux est celui de N. Sarkozy.
C’est lui qui est directement en charge de la politique de sécurité depuis
2002. C’est lui qui en a fait, avec succès, il faut le reconnaître, un sujet
majeur du débat public. C’est donc lui qui est comptable des mauvais résultats
constatés année après année. Je trouve sidérant le culot avec lequel la droite
s’exonère de tout bilan et fustige la gauche, comme si c’était les socialistes
qui étaient au pouvoir !
La recette est toujours la même.
Au lieu de constater l’échec de sa politique, le Gouvernement, à chaque nouvel
épisode de violence, annonce le renforcement de son arsenal répressif. Une
nouvelle loi, un nouveau décret, de nouvelles directives, toujours plus
restrictives, sont mises en place. Sans plus de succès que les
précédents : 23 textes déjà sur la sécurité depuis 2002, sans effet
notoire. Il serait temps que la droite s’interroge sur sa politique, mette en
cause ses a priori et mette en œuvre
de nouvelles mesures.
C’est toute la chaîne qui va de la prévention à
l’application de la sanction, qui doit être revue.
L’insécurité et la délinquance appellent une réponse vigoureuse et
volontariste, mais une politique globale, qui prenne en compte la situation
dégradée de certains quartiers, qui soutienne les acteurs, notamment
associatifs, de la prévention, qui renforce dans la durée les moyens d’une
police de proximité (qu’on peut appeler autrement si le mot écorche la bouche
de N. Sarkozy, pour être trop associé à la gauche), qui permette à la justice
d’intervenir rapidement et garantisse que les sanctions seront effectivement
appliquées.
Pour la droite, il n’est plus temps de gesticuler. Son bilan est mauvais. Mais pour la gauche, il est urgent de sortir du piège dans lequel elle s’enferme trop souvent : non, la politique de sécurité n’est pas réductible au sarkozysme ; oui, il existe une politique alternative, de gauche, qui allie fermeté, responsabilité, et prévention. Les mauvais résultats de la politique de la droite devrait ôter à la gauche tous ses complexes en la matière, et lui permettre de se saisir, enfin, de cette question centrale qui l’a trop souvent fait chuter.
Cliquez ici pour lire l'article paru à ce sujet dans Les Echos.
Marisol Touraine a rencontré, vendredi 27 mars, les élus de Saint-Flovier afin de discuter des projets de la commune, notamment de la réalisation d'une maison médicale.
Cliquez ici pour lire l'article que La Nouvelle République consacre à cette rencontre.
A l'invitation de Marisol Touraine, Martin Hirsch a rencontré, vendredi 4 avril, les responsables du Point Information Service Emploi de Montbazon. A cette occasion, il a participé à un atelier avec une douzaine de jeunes et de chefs d'entreprises.
Cliquez ici pour voir les photos de cette visite.
Cliquez ici pour voir le reportage consacré par TV Tours à cette visite.
Cliquez ici pour lire l'article de La Nouvelle République et ici pour lire celui de La Renaissance Lochoise.
Marisol Touraine était, mercredi 25 mars, l'invitée de "Ça vous regarde" sur LCP.
Nicolas SARKOZY a annoncé hier, lors d'un déplacement à Gagny (Seine-Saint-Denis), des mesures destinées à lutter contre les violences commises en bande ou à l'intérieur des établissements scolaires.
Le Parti socialiste exprime son étonnement devant le moment choisi par le Président de la République et regrette l'instrumentalisation encore une fois faite des problèmes de sécurité dans notre pays. A l'évidence, N. Sarkozy se saisit des violences urbaines qui ne cessent d'augmenter pour tenter de faire diversion, au moment d'un mouvement social considérable. Cette attitude est choquante car elle ne présage en rien d'une réponse adaptée à l'insécurité qui existe dans certains quartiers et jusques dans les établissements scolaires, et qui se développe depuis le déclenchement de la crise.
De fait, fidèle à sa méthode, N. Sarkozy se contente d'annoncer le durcissement de l'arsenal répressif : or c'est cette même politique, mise en place depuis 2002, qui a échoué. Preuve en est la multiplication des actes d'une violence inouïe observée ces derniers temps : forces de l'ordre agressées, commissariat criblé de balles, recours aux armes à feu...Qu'est-ce que cela sinon le signe de l'échec sur toute la ligne de la politique de N. Sarkozy ?
le Parti socialiste réaffirme sa condamnation ferme de tous les actes de violence, commis notamment dans certains quartiers et dont les premières victimes sont leurs habitants. L'annonce du déploiement d'unités territoriales laisse perplexe, au vu des résultats obtenus par celles déjà déployées, sans moyens. Le Parti socialiste appelle au rétablissement d'une police de proximité, dotée de moyens stables et conséquents permettant à ces unités d'être présentes au sein même des quartiers sensibles et d'y nouer des liens de confiance avec la population.
Le Parti socialiste condamne également la spirale répressive engagée qui doit conduire à la création d'un nouveau chef d'incrimination pénale punissant de 3 ans d'emprisonnement l'appartenance « en connaissance de cause » à une bande. Au-delà du caractère flou des termes employés, qui en rendra l'application problématique, cette démarche exclusivement répressive ne paraît pas susceptible d'enrayer un phénomène fortement enraciné dans certains quartiers.
Seule une politique globale de sécurité, alliant répression et prévention dans les quartiers, prenant en compte les situations économiques et sociales dégradées qui y existent, associant l'ensemble des acteurs locaux, politiques et associatifs, pourra donner des résultats. N. Sarkozy prend la responsabilité d'accroître le risque de ghettoïsation de certains quartiers.
Marisol TOURAINE
Secrétaire nationale du Parti socialiste à la sécurité
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