Dès samedi, je me suis exprimée pour dire ma confiance en Dominique STRAUSS-KAHN. (Cliquez ici pour lire l'interview à la N.R.) Je voudrais ajouter mon amitié pour Anne Sinclair qui, comme toujours, a su en ces circonstances faire preuve d'élégance et de mesure. L'essentiel de cette affaire ne regarde qu'eux, un peu de pudeur ne serait pas excessive. Je ne me résous pas à cette exigence américaine qui veut que tout homme (ou femme) public se voit contraint d'exposer sa vie privée aux regards de tous. Je ne vois pas ce que la démocratie y gagne. Dans le cas particulier de DSK, il reste à attendre le rapport commandé par le FMI qui montrera, j'en suis certaine, qu'aucun passe-droit n'a été accordé. Et DSK pourra reprendre sereinement le travail nécessaire qu'il accomplit pour favoriser de nouvelles règles de régulation économique et financière.
Le congrès de Reims, maintenant. Drôle d'atmosphère, en vérité ! Drôle de campagne, aussi. Les militants semblent perplexes, sans enthousiasme. Quelques responsables nationaux se sentent obligés de créer des conflits, de faire le procès en sarkozysme de tous les camarades qui ne pensent pas comme eux (c'est ce qui est arrivé à ceux, par exemple, qui avaient défendu l'idée d'une approbation critique du projet de soutien au prêt interbancaire plutôt que l'abstention positive, la semaine dernière, à l'Assemblée). C'est inutile et peu en phase avec la volonté des militants d'en finir avec l'agressivité, l'affrontement stérile, leur attente d'un congrès de rénovation et de proposition.
A dire vrai, au-delà du congrès, on voit bien que les socialistes doivent clarifier leur positionnement : ils se sont révélés parfois excessivement gestionnaires, lorsqu'ils étaient au pouvoir, ils ont tendance à se montrer excessivement protestataires dans l'opposition. Or, nous le savons, les Français attendent de nous une parole qui soit à la fois de vérité et d'espoir. De vérité car ils savent que l'état de notre pays, mis à mal par la gestion économiquement et socialement désastreuse de la droite, appelle des mesures fortes pour rétablir une croissance forte et enrayer la spirale des inégalités. D'espoir, car ils veulent une autre perspective que celle tracée par la droite. Des réformes sont nécessaires, des réformes radicales, et radicalement différentes de celles portées par la droite.
La crise actuelle renforce ma conviction que nous avons besoin de réponses fortes, à l'échelle européenne et internationale, à mille lieux de l'appel au protectionnisme que je lis sous la plume de certains socialistes. Ce dont nous avons besoin, c'est de règles qui réorganisent le capitalisme, le moralisent, le fassent profiter à un plus grand nombre. Les socialistes doivent participer à cette démarche, à cette réflexion. Pour cela, le congrès de Reims n'est qu'une étape, mais nous avons besoin d'un Parti socialiste en ordre de marche, rassemblé, au travail. Je suis convaincue que la motion A est la mieux à même de permettre la mise en place de ce travail. Il faut à tout prix éviter que de Reims ne sorte l'émiettement, la division, la confusion. Ce serait l'échec assuré en 2012. Un échec pour les socialistes qui serait lourd de conséquences pour les Français.
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