Je l'avoue, le choc de l'arrestation et de l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn fut pour moi terrible. Je reste aujourd'hui dans un état d'incompréhension totale. J'ai peine à comprendre comment ce qui arrive a été possible.
Après le choc, vient le temps judiciaire qui doit permettre à DSK d'apporter sa version des faits, de démontrer l'innocence qu'il ne cesse de clamer. La justice dira qui est la victime, à ce stade le respect de la présomption d'innocence doit s'accompagner du nécessaire respect pour la jeune femme présumée agressée. La mise en scène par le système judiciaire américain, qui ajoute l'humiliation à l'inculpation, pour être banale aux Etats-Unis, n'en est pas moins violente : les images fascinent, elles détruisent aussi. Dans le procès qui s’annonce, DSK joue désormais son honneur et sa liberté.
Le temps politique, un instant suspendu, reprend son cours. Pour les socialistes, il serait absurde de prétendre que la situation ne s'en trouve pas bouleversée, tant la stature de DSK concentrait les attentes des Français.
Pour autant, une fois passé le choc, d'autres candidatures se construisent, celles de Ségolène Royal, François Hollande et, sans doute, de Martine Aubry. D'autres peut-être. Pour ma part, je crois à la force des personnalités, mais aussi à la vigueur des idées. Quel doit être le pacte politique proposé aux Français ? Il doit être à la fois réaliste et imaginatif, proposer une nouvelle alliance entre la protection de nos concitoyens et le soutien à l'innovation, faire de la lutte contre les inégalités son objectif premier, s'inscrire dans la réalité des mutations de l'Europe et du monde. Parce que les Français en ont assez du pouvoir actuel, parce que la France a besoin de renouer avec la confiance, j'appelle ardemment à la victoire de la gauche en 2012. C'est à celle ou celui qui portera le projet d'un réformisme à la fois radical et responsable qu'ira mon soutien.
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