A plusieurs reprises, j'ai dit mon agacement face au populisme de bon
aloi qui s'empare des meilleurs esprits dès qu'il s'agit de parler
des politiques. De leur emploi du temps. Et de leur rémunération.
Ce qui est frappant, c'est que les Français, interrogés sur ce
qu'ils pensent des élus, sont en général louangeurs à l'égard de
LEUR maire, de LEUR député, mais très critiques sur la « classe
politique » en général. Preuve, en réalité, qu'en dehors de
cas précis où une personnalité déplaît, choque ou agace, ce sont
moins les individus qui sont en cause que la fonction politique
elle-même : les Français n'ont plus confiance en celle-ci pour
changer leur quotidien, ils ont le sentiment que les promesses de
campagne s'évanouissent sitôt les batailles électorales gagnées.
La politique n'est pas un métier et je crois sain que les élus en aient un par ailleurs : c'est un gage d'indépendance nécessaire. Pour autant, à un certain niveau de responsabilité, les fonctions électives exigent des compétences et de la continuité dans l'action, un engagement de temps qui rend difficile, selon moi, l'exercice d'une profession. Il me paraît normal qu'une rémunération correcte corresponde à ces qualifications et à l'exigence de l'engagement politique. Pour ma part, en devenant députée, je ne peux évidemment plus exercer mes fonctions au Conseil d'Etat (les parlementaires (et eux seuls parmi les élus) fonctionnaires ne peuvent maintenir leur activité professionnelle le temps de leur mandat). Alors que nombreux sont les députés à être en même temps médecins, avocats, chefs d'entreprise...Je me demande comment certains trouvent le temps de tout (bien) faire.
D'où la question de la rémunération : le cumul des fonctions politiques a un intérêt financier limité puisqu'il y a un plafond fixé aux rémunérations perçues au titre de mandats électifs (en ce qui me concerne, par exemple, je ne perçois pas l'intégralité de mon indemnité de vice-présidente du conseil général) ; en revanche, aucun plafond n'existe pour le cumul de rémunérations venant d'autres activités que la politique : un élu qui exerce une autre activité, privée ou publique, peut percevoir intégralement plusieurs rémunérations. Est-ce juste ? On voit bien que tout dépend du niveau de responsabilité, de qualification et d'engagement dans chacune de ces activités. On mesure aussi que la grande question est celle des conflits d'intérêts potentiels : certains parlementaires avocats se font moins payer pour leurs compétences juridiques que pour leur proximité, réelle ou supposée, du pouvoir.
Mais je me refuse à considérer que les élus sont trop payés : encore une fois, ce qui est en jeu c'est le sentiment d'inutilité que les Français ont de leurs élus. Ce n'est pas en se frappant le torse et en prétendant qu'ils sont trop payés que ceux-ci donneront une meilleure image de leur engagement public.
Marisol Touraine était l'invitée, jeudi 18 février, du journal de 13 h de La Chaine Parlementaire.
Elle a notamment réagit sur la proposition de résolution de J-M Ayrault et du Groupe socialiste visant à promouvoir l’harmonisation des législations européennes applicables aux droits des femmes suivant le principe de la « clause de l’Européenne la plus favorisée » ; sur les propos de M.L. Penchard, ministre chargée de l'Outre-Mer ; et sur la campagne des élections régionales.
Cliquez ici pour voir le journal.
Différents articles de presse sont revenus ces derniers jours sur les déplacements effectués par Marisol Touraine dans la circonscription.
Cliquez ici pour lire l'article paru dans La Nouvelle République sur sa participation à la fête rurale de Cussay.
Cliquez ici pour lire le compte-rendu de la rencontre à Ligueil avec les élus de la Communauté de communes du Grand-Ligueillois à l'occasion de la venue de François Bonneau
Cliquez ici et ici pour lire les articles relatant sa visite au pôle jeunesse d'Artannes-sur-Indre.
Cliquez ici et ici pour lire les articles parus dans La Renaissance Lochoise sur la visite effectuée en compagnie de François Bonneau à la laiterie de Verneuil-sur-Indre et sa rencontre avec les élus du Grand-Ligueillois.
Marisol Touraine était l'invitée, mercredi 17 février, de l'émission "Politique matin" sur La Chaine Parlementaire.
Elle a débattu avec Denis Jacquat, député UMP de Moselle, sur le thème des retraites.
Cliquez ici pour revoir l'émission. (débat à partir de 12' 20)
Le « grand » sommet social réunissant les organisations syndicales et le chef de l'Etat a donc eu lieu ce matin. Grand sommet, puisque la presse le présente comme tel depuis quelques jours, comme si devait en sortir je ne sais quelle annonce décisive pour notre avenir. Les attentes sociales, assurément, sont fortes. Les résultats laissent sceptique : un calendrier a été présenté pour l'examen de la réforme des retraites, pour le reste, rien. Rien sur la crise et ses effets. Rien sur l'emploi et le pouvoir d'achat. Rien sur la situation des chômeurs en fin de droits. Pourquoi, dans ces conditions, une telle mise en scène ?
Depuis quelques jours, la future réforme des retraites occupe tout le terrain. Comme si c'était la seule question sociale à laquelle il fallait s'atteler. L'évidence est que non, et que nous manquons d'un cap pour la sortie de crise. Ce cap, nous ne le devinons pas davantage après le sommet.
Reste que la question des retraites est sur la table. Je voudrais à ce stade me contenter de quelques observations. D'abord, il est exact que l'avenir du régime de retraite par répartition impose de prendre des mesures qui seront douloureuses. Ces mesures ne seront acceptées que si elles paraissent justes, alors que ce qu'envisage le gouvernement et ce qu'a fait la droite depuis des années en la matière ne l'est pas. Un effort juste, cela pousse notamment à en finir avec toute une série d'exonérations de cotisations qui s'attachent à certains revenus (bonus, stock options, participation, intéressement....) et à certaines embauches. Un effort juste, c'est celui qui ne touche pas de la même manière ceux qui ont commencé à travailler jeunes ou qui ont occupé des emplois pénibles.
Ma deuxième observation en découle : la droite veut imposer l'idée qu'il y aurait d'un côté les « modernes », qui accepteraient de relever l'âge légal de départ en retraite, d'en finir avec le symbole de la retraite à 60 ans, et les autres qui seraient des « ringards », des immobilistes. Je récuse ce raisonnement, parce que réformer, ce n'est pas s'attaquer à un paramètre, comme si l'on pouvait l'isoler du reste ! Qui serait concerné par le relèvement de l'âge légal de départ en retraite ? Pas les cadres, qui ayant commencé à travailler plus tard, ont dépassé les 60 ans lorsqu'ils peuvent faire valoir leurs droits ; pas ceux qui ont fait de longues études et donc n'occupent pas, statistiquement, les emplois pénibles ; mais les autres, ceux qui ont commencé à travailler jeunes, n'ont pas eu les carrières les plus faciles. Ceux qui, à 60 ans, ont une espérance de vie de 7 ans plus faible que les cadres. Est-il juste de faire de l'âge le levier principal d'une réforme ? Assurément pas.
Que faire, alors ? D'abord engager une réorganisation du marché de l'emploi : aucune réforme n'est viable dans la durée sans un taux d'emploi meilleur, notamment chez les plus de 55 ans ; ensuite, trouver de nouvelles ressources (voir supra) ; par ailleurs, permettre une plus grande souplesse dans les choix de départ en retraite ; enfin, tenir compte de la durée d'activité et de la pénibilité des emplois bien plus que d'un âge de départ en retraite qui devrait être le même pour tous.
J'aurai l'occasion de revenir sur cette question. Le sommet de ce matin n'a pas bouleversé le paysage.
Marisol Touraine a participé à un entretien croisé pour le Laboratoire des idées, avec Patrick Peretti-Watel, co-auteur du "Principe de Prévention" (Ed. Seuil, La République des Idées, 2009), sur la place de la prévention dans la société que nous voulons.
Le Laboratoire des idées est un réseau ouvert pour mener la bataille des idées, provoque les nouveaux échanges entre les producteurs d'idées - intellectuels, chercheurs, innovateurs du quotidien, artistes - et les socialistes.
Cliquez ici pour lire l'entretien croisé et ici pour voir le site du Laboratoire des idées.
Les élections régionales approchent à
grands pas, et les campagnes des uns et des autres ne vont cesser de monter en
puissance. La droite n'a pas encore terminé le bouclage de ses listes, N.
Sarkozy ne sait pas s'il entre en campagne ou pas, cela dépend des jours...ou
de l'évolution des sondages. Difficile en effet pour celui qui professait à
n'en plus finir que lui seul faisait avancer les choses, que tous les autres
étaient des incapables, difficile donc pour lui d'admettre qu'il est le principal
handicap de l'UMP sur le terrain.
La tête de liste UMP dans la région
Centre est elle-même sujette à de telles hésitations. Membre du gouvernement,
H. Novelli n'a pas voulu que sa photo apparaisse dans les documents de campagne
nationaux de son parti. Mais le même explique qu'il assume pleinement le bilan
du gouvernement puisque ce bilan, en substance, c'est le sien. Et de citer la
création du statut d'auto-entrepreneur, la baisse de la TVA dans la
restauration et la défiscalisation des heures supplémentaires.
Alors, parlons-en, du bilan dont ce
ministre est si fier ! Car c'est précisément ce que l'on ne veut pas voir se
mettre en place dans nos territoires. Alors que la crise fait rage, la
défiscalisation des heures supplémentaires a freiné davantage encore les
embauches, notamment celles des jeunes et coûté en 2009 plus de 4 milliards
d'euro. Comme politique de relance, on a vu plus efficace. La baisse de la TVA
dans la restauration restera comme l'un des exemples de ce qu'il ne faut pas
faire : un coût de 3 milliards d’euro pour quel résultat ? Quasi nul puisque
les prix ont baissé de 1 % dans les cafés et 1,4 % dans la restauration ; et
les embauches se font attendre. Et on voudrait nous vendre ça comme un grand
succès ? H. Novelli repassera.
Comme il doit encore convaincre que le
statut d'auto-entrepreneur est un progrès : c'est sans doute l'une des plus
belles entourloupes de ces dernières années : protection sociale au rabais (pas
d'allocation chômage), concurrence déloyale envers les artisans, encouragement
de pratiques peu reluisantes comme de faire passer des salariés qui coûtent
cher sous ce statut. Le résultat : la précarisation des situations, des droits
sociaux revus à la baisse. Nouvel Eldorado de l'emploi, l'auto-entrepreneur ?
En moyenne, leur revenu est inférieur à 1000 euros (pour un chiffre d’affaires
de 1330 €). Cela se passe de commentaire…
J'ai fini par trouver le temps d'entrer dans une salle de cinéma. Tout à fait par hasard, - le film des frères Coen que je voulais voir affichait complet – j'ai vu In the Air de Jason Reitman. Chouchou du nouveau cinéma outre-atlantique, il ne bouleverse pas les codes du 7ème art mais parvient avec une grande justesse à montrer un monde qui marche sur la tête. George Clooney, assurément plein de charme, parvient à faire oublier qu'on le voit beaucoup (trop) dans les pages people des magazines pour camper avec crédibilité un cadre sans repères (il vit dans les avions) dont le seul objectif dans la vie est de collectionner les miles et vit de la détresse des autres, puisque son boulot consiste à licencier le plus de monde possible le plus vite possible avec le moins de dégâts collatéraux possible. Le tout sur fond d'une histoire d'amour inattendue. Bref, un assez bon film qui en dit long sur une société qui valorise en bourse les entreprises qui licencient. Ce n'est pas un film militant, on peut y aller pour se distraire. Car on rit beaucoup. Vrai talent que de savoir faire rire de l'impensable. Mais quelle est cette société où licencier rapporte ?
Mais au fond, sommes-nous si loin
de cette parabole amère ? Je passe de longues heures à auditionner des experts
en tout genre dans le cadre de la mission parlementaire sur les risques
psycho-sociaux que je préside. La liste des humiliations que subissent parfois
les salariés paraît infinie : dans tel centre d'appels, il est interdit de parler
à son voisin de toute la journée ; dans cet autre atelier, on compte le nombre
de fois où les ouvriers vont aux toilettes et on mesure la durée de ces
absences ; dans une banque, ce sont des employés qui craquent de devoir mentir
sur la qualité des placements financiers vendus. Mais de quoi se plaignent-ils,
tous ? Comme l'a dit X. Darcos, le ministre du travail, ceux qui n'ont plus
d'emplois ont, eux, une raison de se plaindre ! Quelle est cette société qui
fait honte aux salariés de ne pas accepter n'importe quelles conditions de
travail ?
Depuis deux jours, au moment où le gouvernement présente son arsenal législatif sécuritaire à l'Assemblée (mais si ses résultats en la matière sont si bons, pourquoi une nouvelle loi ?), on entend parler de ces collégiens placés en garde à vue à la suite d'une bagarre dans leur établissement. Parmi eux, une jeune fille de 14 ans, interpellée chez elle, en l'absence de ses parents, à qui l'on a refusé même le droit de s'habiller. Tout ça, pour reprendre les mots de la principale du collège, pour « une histoire d'ados ». C'est purement et simplement incompréhensible : rien n'empêchait de convoquer cette collégienne au commissariat de police pour l'entendre. J'entends déjà certains me dire que je suis laxiste ! Mais non : il faut être ferme envers les délinquants, y compris les jeunes. Mais il faut d'abord s'assurer que l'on a affaire à des délinquants (ce qui en l'espèce reste à prouver) et ensuite il faut rester ferme sur les principes qui gouvernent la justice des mineurs depuis 1945.
Depuis 2002, la droite se livre à une véritable caricature des jeunes. Cela devient proprement insupportable. Il faudrait pouvoir « détecter » la délinquance dès 3 ans, enfermer les mineurs dès leur première infraction, considérer un mineur de 16 ans comme un adulte dès lors qu'il est « récidiviste »... Les projets de loi s'empilent, inapplicables. L'année dernière, des policiers ont placé en garde à vue deux garçons de 6 et 10 ans pour un vol de vélo qu'ils n'avaient même pas commis !! Il ne s'agit pas d'une énième polémique, ni de faire de l'angélisme, il s'agit de considérer nos enfants pour ce qu'ils sont : des enfants...Mais quelle est donc cette société qui a peur de ses enfants ?
Marisol Touraine a accompagné François Bonneau, Président de la Région Centre, mardi 9 février 2010, dans ses déplacements dans la 3ème circonscription de l'Indre-et-Loire.
Cliquez ici pour voir les photos de la visite du chantier d'insertion ORCHIS à Loches, ici pour voir les photos de la visite de la laiterie de Verneuil-sur-Indre, ici pour la rencontre avec des agriculteurs à Charnizay, ici pour la rencontre avec des élus du Grand-Ligueillois à Ligueil et ici pour la visite du pôle petite enfance à Monts.
Cliquez ici pour lire l'article paru dans La Nouvelle République au sujet de la visite d'ORCHIS et ici pour lire le compte-rendu des propositions de F. Bonneau pour l'agriculture.
Cliquez ici pour voir le reportage diffusé sur TV Tours.
Marisol Touraine a participé, samedi 6 février, à la fête du monde rural de Cussay
Cliquez ici pour lire l'article paru dans La Renaissance Lochoise à ce sujet.
Marisol Touraine était l'invitée, jeudi 4 février, de l'émission "Pile et Face" sur La Chaine Parlementaire à 19h30.
Elle a débattu sur le thème des retraites avec Maurice Leroy, député Nouveau Centre du Loir-et-Cher.
Cliquez ici pour revoir l'émission.
Cliquez ici pour lire ce courrier.
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