Cliquez ici pour écouter le dossier de France Culture et l'intervention de Marisol Touraine.
Je n’ai pas réagi, la semaine dernière, à la
polémique née des excuses de Ségolène Royal à Dakar pour le discours insultant
qu’y avait tenu N. Sarkozy. Mais je veux y revenir maintenant qu’elle rebondit
à l’occasion des nouvelles excuses présentées au chef du Gouvernement espagnol,
toujours par Ségolène, pour les propos méprisants qu’aurait proférés le chef de
l’Etat français à l’égard de son homologue.
Un mot d’abord sur Dakar.
Je ne suis pas une des aficionada de Ségolène, on le sait. J’ai été critique à
son égard, tout en reconnaissant la force de ses intuitions, souvent, sa
capacité de bousculer le débat, toujours, en regrettant le caractère improvisé
de ses réactions, parfois. J’avoue, donc, avoir été fortement impressionnée par son discours de
Dakar, après avoir été heurtée par le mépris et la méconnaissance de l’Afrique
manifestés dans celui de N. Sarkozy. Je comprends que Pierre Moscovici ait pu
trouver déplacé que Ségolène s’exprime au nom de la France, même si je ne partage
pas ses réserves. On aurait voulu que N. Sarkozy lui-même revienne sur ses
propos, reconnaisse s’être trompé, ou explique en quoi il avait été mal
compris. Mais l’autocritique n’est pas le genre du personnage ! Il est
donc bon qu’une autre parole sur l’Afrique ait été entendue, le discours de
Ségolène Royal étant d’ailleurs plus puissant que les excuses auxquelles on l’a
réduit.
L’affaire Zapatero est d’une autre nature.
Etait-il judicieux que Ségolène reprît presque mot pour mot les termes de sa
condamnation de Dakar pour fustiger l’arrogance de N. Sarkozy, toujours prompt
à critiquer ses homologues pour mieux se mettre en valeur ? Je n’en suis
pas certaine, d’abord parce que cette similitude des réactions risque plutôt de
banaliser le contre discours de Dakar. Et puis, là, ce n’est pas la France, qui
est en cause, mais bel et bien N. Sarkozy lui-même. C’est son caractère, son
insupportable propension à se vanter, à dénigrer les autres, ses ministres
comme ses homologues étrangers, qui doivent être condamnés.
La vérité est que
notre Président ne sait résister à ses pulsions : bling bling, il est,
dans son comportement, son expression, sa manière de gouverner. Je n’arrive
pas, je l’avoue, à me résoudre à ce berlusconisme à la française !
De manière
assez caricaturale, on assiste depuis quelques semaines au retour, à droite, du
discours sécuritaire. N. Sarkozy s’est déplacé dans une école de banlieue pour
affirmer haut et fort qu’il n’accepterait pas la violence des bandes et
promettre une nouvelle loi sur le sujet ;
M. Alliot-Marie, après le désastre de Strasbourg, a promis la sévérité
et annoncé un nouveau décret, interdisant de manifester encagoulé ; le
Président, encore lui, sera à Nice mardi prochain pour assurer de sa
détermination à lutter contre toutes les formes d’insécurité…N’en jetez plus,
on le voit, la sécurité redevient un sujet politique majeur à droite, comme
s’il fallait renouer avec les recettes d’une campagne électorale victorieuse.
L’instrumentalisation de l’insécurité est de
retour. Dans un climat économique et social
délétère, qui a vu s’envoler les promesses électorales de N. Sarkozy, à
l’approche d’une campagne électorale (les européennes) difficile, compte tenu
de l’état de l’opinion, je crois que le Gouvernement a sciemment choisi de ressortir les discours qui ont fait leurs
preuves.
Le laxisme n’est pas de mise.
J’en ai un peu assez des discours caricaturaux selon lesquels la gauche serait
tolérante et la droite responsable. Personne ne peut se satisfaire, et
certainement pas moi, de la délinquance, de l’insécurité croissante qui règne
dans certains quartiers. Les statistiques sont formelles, loin de régresser,
l’insécurité progresse : depuis un an, ce sont les atteintes aux personnes,
surtout gratuites, qui augmentent le plus, ainsi que la délinquance financière
(sur internet). Quant aux actes commis par le grand banditisme, ils ont
littéralement explosé ! Les forces de l’ordre sont prises pour cibles,
jusqu’à essuyer des coups de feu, certains quartiers se ghettoïsent, devenant
inaccessibles à la police ou aux pompiers. C’est évidemment inacceptable. Il
faut rappeler que les premières victimes de violences sont les habitants des
quartiers difficiles, les citoyens modestes.
Ce bilan calamiteux est celui de N. Sarkozy.
C’est lui qui est directement en charge de la politique de sécurité depuis
2002. C’est lui qui en a fait, avec succès, il faut le reconnaître, un sujet
majeur du débat public. C’est donc lui qui est comptable des mauvais résultats
constatés année après année. Je trouve sidérant le culot avec lequel la droite
s’exonère de tout bilan et fustige la gauche, comme si c’était les socialistes
qui étaient au pouvoir !
La recette est toujours la même.
Au lieu de constater l’échec de sa politique, le Gouvernement, à chaque nouvel
épisode de violence, annonce le renforcement de son arsenal répressif. Une
nouvelle loi, un nouveau décret, de nouvelles directives, toujours plus
restrictives, sont mises en place. Sans plus de succès que les
précédents : 23 textes déjà sur la sécurité depuis 2002, sans effet
notoire. Il serait temps que la droite s’interroge sur sa politique, mette en
cause ses a priori et mette en œuvre
de nouvelles mesures.
C’est toute la chaîne qui va de la prévention à
l’application de la sanction, qui doit être revue.
L’insécurité et la délinquance appellent une réponse vigoureuse et
volontariste, mais une politique globale, qui prenne en compte la situation
dégradée de certains quartiers, qui soutienne les acteurs, notamment
associatifs, de la prévention, qui renforce dans la durée les moyens d’une
police de proximité (qu’on peut appeler autrement si le mot écorche la bouche
de N. Sarkozy, pour être trop associé à la gauche), qui permette à la justice
d’intervenir rapidement et garantisse que les sanctions seront effectivement
appliquées.
Pour la droite, il n’est plus temps de gesticuler. Son bilan est mauvais. Mais pour la gauche, il est urgent de sortir du piège dans lequel elle s’enferme trop souvent : non, la politique de sécurité n’est pas réductible au sarkozysme ; oui, il existe une politique alternative, de gauche, qui allie fermeté, responsabilité, et prévention. Les mauvais résultats de la politique de la droite devrait ôter à la gauche tous ses complexes en la matière, et lui permettre de se saisir, enfin, de cette question centrale qui l’a trop souvent fait chuter.
Cliquez ici pour lire l'article paru à ce sujet dans Les Echos.
Au plus fort des manifestations lycéennes et étudiantes, Nicolas Sarkozy a tenté d’enrayer la contestation en dépêchant le directeur de Sciences Po auprès du ministre de l’éducation nationale, Xavier Darcos, et a chargé Martin Hirsch de faire des propositions « pour une nouvelle politique de la jeunesse ». A ce jour, cela n’a pas vraiment suffi à rassurer, mais le Haut-commissaire aux solidarités actives a mis en place une commission à laquelle je participe, je l’ai déjà évoqué, y représentant le groupe socialiste de l’Assemblée nationale. Un Livre vert viendra rendre compte des travaux de ce groupe, sans doute à la fin du mois de mai. Qu’en restera-t-il ensuite ? Le doute est permis, la politique du Gouvernement depuis deux ans étant tout sauf favorable aux jeunes : éviction du marché de l’emploi par la défiscalisation des heures supplémentaires, politique éducative au rabais, absence du plan de relance. Martin Hirsch peut n’être que l’alibi social d’une politique qui ne l’est pas du tout ! Les contraintes qui nous sont imposées (pas de création d’emplois publics, pas de remise en cause du paquet fiscal de la loi TEPA) sont d’ailleurs problématiques.
Très vite cependant, M. Hirsch va faire des propositions pour éviter que les jeunes ne soient les grands sacrifiés de la crise. Il m’a semblé indispensable que le PS prenne position avant de connaître les décisions gouvernementales : le Parti socialiste doit proposer en amont, pas seulement réagir aux décisions du Gouvernement pour s’y opposer. J’ai donc présenté un plan d’action pour les jeunes face à la crise, que le Bureau national (l’instance politique du PS) a adopté mardi dernier.
Avant d’en présenter les grandes lignes, je voudrais faire part de trois réactions face à la situation des jeunes. Il est d’abord étonnant que ce soit le « ministre des pauvres » qui devienne le »ministre des jeunes ». Cela traduit bien le fait que la jeunesse est trop souvent perçue comme un problème, alors que les jeunes ne cessent d’inventer de nouvelles formes de culture, de communication, de relations sociales que les adultes s’approprient. Je suis frappée ensuite de l’ambivalence des réactions, de la droite surtout, à leur égard : jamais la jeunesse n’a autant été célébrée, jamais les jeunes n’ont été autant stigmatisés. Enfin, il ne faut évidemment pas tomber dans le piège de croire que les jeunes forment une catégorie unique, transcendant tous les autres clivages, notamment sociaux : or, ce qui me frappe dans la commission Hirsch, c’est que les étudiants sont représentés par leurs syndicats, alors que les autres, les jeunes qui travaillent, sont en formation, ou galèrent, ceux-là ne sont représentés par personne. Ce sont d’autres qui se chargent de parler pour eux : professionnels de l’orientation, de l’insertion …
Plutôt que de proposer une multitude de mesures, sans doute utiles mais trop éparpillées pour marquer, j’ai choisi d’en privilégier quatre.
D’abord, la création de 100 000 emplois-jeunes : le bilan de 1997 est excellent, et s’il ne fait aucun doute que le secteur marchand est le cœur de notre économie, en période de crise seule la puissance publique a les moyens de réagir vite. La droite confond trop vite emplois-jeunes et emplois publics (ce sont des emplois tremplins, des emplois associatifs aussi…,). Mais surtout je ne vois pas pourquoi le raisonnement de M. Hirsch, qui consiste à anticiper dès l’été prochain les départs en retraite des prochaines années ne vaudrait que pour le secteur privé et pas pour le public, par exemple à l’hôpital.
Ensuite, la création d’un emploi aidé spécifique pour les jeunes, que j’ai baptisé contrat d’insertion-formation. Un contrat aidé, oui, mais avec une formation obligatoire. Je fais partie de ceux qui soutiennent les contrats aidés, mais sans se faire d’illusions sur leur capacité à ramener vers un emploi durable. Or les jeunes doivent avoir un autre horizon que l’assistance : 50 000 contrats aidés donc, pour sa rémunération, accompagnés d’une formation, dans n’importe quel domaine, pour préparer l’avenir.
Il y a aussi les jeunes qui décrochent du système scolaire : lorsqu’ils viennent de le faire, il est temps de valider leurs connaissances, dans le cadre d’une formation non scolaire : c’est ce que le PS a adopté sous le nom d’allocation formation Rebond. Une sorte d’école de la 2ème chance, à destination d’autres publics, d’autres situations (25 à 30 000 places).
Enfin, les jeunes sont les premières victimes du chômage après un CDD,un contrat d’intérim : j’ai repris la proposition du plan de relance socialiste de prolonger la durée d’indemnisation du chômage de 6 mois pour tous ceux qui se trouveront sans emploi après un contrat précaire, au cours des deux prochaines années.
Ces quatre mesures représentent un peu plus de 4 milliards d’euros. C’est beaucoup. Mais c’est à peu de choses près ce que coûte à l’Etat la défiscalisation des heures supplémentaires. Il y a urgence, tout le monde en convient. Il faut maintenant agir.
Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes 2009, Henri Weber a tenu une réunion publique, avec Cécile Jonathan, à l'hôtel de ville de Tours, mardi 14 avril.
Cliquez ici pour aller sur le site "changer l'Europe, maintenant" pour la région Centre.
Cliquez ici pour lire le texte du PS "donner une nouvelle orientation à l'Europe" et ici pour lire le Manifeste du PSE.
L’HÔPITAL PUBLIC MENACÉ
Quelques semaines après l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi « Hôpital, Patients, Santé Territoires », la contestation contre ce texte s’amplifie, notamment à l’hôpital public. Les Français sont inquiets face aux dérives de notre système de santé, remis en cause par l’extension des déserts médicaux, l’explosion des dépassements d’honoraires et l’accroissement des pressions imposées à l’hôpital.
Les députés socialistes, radicaux et citoyens ont voté contre ce projet, qui remet en cause la place de l’hôpital public dans notre système de soins : le rôle des médecins et de la communauté soignante y est sacrifié au profit du contrôle d’une direction administrative et gestionnaire, le budget qui lui est accordé est inéquitablement calculé par-rapport à celui des établissements privés. Le Gouvernement ouvre la voie à un hôpital public géré à partir de critères exclusivement financiers, comme une entreprise, tout en favorisant les cliniques privées, qui choisiront leurs malades et leurs missions.
Le système de santé français est en danger. L’hôpital public, lieu d’excellence et de solidarité tout à la fois, est menacé dans son rôle et sa capacité d’accueillir tous les patients. Les réductions budgétaires imposées par l‘Etat aux établissements publics vont aboutir à des réductions d’effectifs incompatibles avec l’exercice de leurs missions.
C’est ce que contestent, unanimement, tous les personnels de l’hôpital, praticiens, internes, chefs de clinique-assistants, infirmières, aides-soignants, paramédicaux, administratifs, techniques et ouvriers, qui restent attachés à une médecine d’excellence, définie en fonction des besoins des Français et non de critères technocratiques, soucieux de garantir des soins d’excellence à tous, quels que soient leurs revenus ou leur lieu d’habitation.
Les socialistes réaffirment leur vive opposition à ce texte et apportent leur soutien à tous ceux qui défendent l’égalité d’accès à des soins d’excellence.
Marisol Touraine a rencontré, vendredi 27 mars, les élus de Saint-Flovier afin de discuter des projets de la commune, notamment de la réalisation d'une maison médicale.
Cliquez ici pour lire l'article que La Nouvelle République consacre à cette rencontre.
A l'invitation de Marisol Touraine, Martin Hirsch a rencontré, vendredi 4 avril, les responsables du Point Information Service Emploi de Montbazon. A cette occasion, il a participé à un atelier avec une douzaine de jeunes et de chefs d'entreprises.
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Cliquez ici pour lire l'article de La Nouvelle République et ici pour lire celui de La Renaissance Lochoise.
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