Marisol Touraine a été interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, mardi 13 juillet à 7h15, au sujet des retraites à la suite de l'entretien télévisé de N. Sarkozy.
Cliquez ici pour écouter l'interview.
Marisol Touraine a été interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, mardi 13 juillet à 7h15, au sujet des retraites à la suite de l'entretien télévisé de N. Sarkozy.
Cliquez ici pour écouter l'interview.
L'affaire Woerth-Bettencourt tourne à l'affaire d'État. Chaque jour apporte son lot de révélations au point que le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, proche du pouvoir, n'a pu éviter l'ouverture d'une enquête préliminaire sur le financement de la campagne présidentielle. Des investigations sont menées par ailleurs pour vérifier les déclarations de l'ancienne comptable de Mme Bettencourt, qui consignait dans des carnets les sommes versées en liquide par le couple de milliardaires.
Dans ce contexte, la droite s'entête et s'obstine à ne pas répondre aux questions posées. Je ne suis pas certaine que cette stratégie soit la bonne. E. Woerth se dit blessé, et à n'en pas douter sa situation est inconfortable. Mais son cas révèle le mélange des genres, entre financements privés et engagements publics,qui est une des marque du quinquennat de N. Sarkozy. Il ne suffit pas de crier au complot pour que les questions posées, qui sont celles de l'opinion publique tout entière, disparaissent d'elles-mêmes. Le pari que les Français, écrasés par la chaleur estivale et tout entiers consacrés à des projets de vacances, oublieront le feuilleton qui les tient aujourd'hui en haleine, est risqué. D'abord parce que les Français ont parfaitement compris que l'homme du Fouquet's cherchait à gagner du temps, au mépris des intérêts de l'Etat ; ensuite parce que septembre va replacer la réforme des retraites et la mobilisation sociale. sous les feux des projecteurs.
Les critiques contre la presse sont indignes. Parler de méthodes fascistes, comme l'ont fait Xavier Bertrand et Nadine Morano, indécent. Ces déclarations témoignent d'une méconnaissance historique préoccupante -mais c'était déjà le cas, il y a quelques jours, de J.F. Copé parlant de la nuit du 4 août comme d'une infamie en oubliant que c'était l'abolition des privilèges – ou d'une volonté de restreindre les droits de la presse inquiétante. La presse d'investigation cherche des faits, elle les publie. La droite sarkozyste rêve à tel point de maîtriser la presse, de juguler toute indépendance dans ce domaine, qu'elle en vient à tenir des propos délirants sur le sujet.
L'intérêt de l'État commande un vaste remaniement ministériel. La gauche n'a rien à gagner au climat délétère de la période, je l'ai déjà dit, qui ne profite qu'à Marine Le Pen. Les socialistes n'ont aucun intérêt à ce que soient escamotés les débats de fond, au premier rang desquels figure celui sur les retraites. Or, E. Woerth n'est plus en mesure de mener le débat. S'il daigne se prononcer sur les propositions socialistes, au lieu de s'en aller partout répétant que les socialistes n'ont rien à dire, comment ne pas comprendre que son souci de ne pas mettre à contribution les revenus du capital tient à a volonté d'épargner ses riches amis contributeurs de l'UMP, parmi lesquels Mme Bettencourt, ex employeure de son épouse ?
C'est tout le gouvernement qui est atteint. Il n'est plus légitime pour imposer ses choix. La période le démontre à l'envie : fronde des sénateurs UMP contre le projet de loi de réforme des collectivités territoriales ; fronde des députés UMP contre E. Woerth, qui cherchait à introduire a minima un mécanisme de référence syndicale dans les très petites entreprises. Fronde justifiée dans un cas, choquante dans l'autre, puisqu'elle revient à priver les 4 millions de salariés des TPE d'un début de représentation syndicale. Dans les deux cas, ce qui frappe est la faiblesse du gouvernement. Ce n'est jamais bon dans une démocratie.
Marisol Touraine a été interviewée par L'Humanité, mardi 6 juillet, au sujet de la démocratisation de la vie politique. Elle préconise d'interdire le cumul entre portefeuille ministériel et trésorier d'un parti.
Cliquez ici pour lire cet article.
Deux secrétaires d’Etat viennent de démissionner. Ils
étaient l’un et l’autre mis en cause dans des affaires qui seraient hubuesques
si elles n’étaient lamentables, Joyandet pour avoir bénéficié d’un passe droit
en matière de permis de construire sur la côte d’Azur, Christian Blanc pour
avoir fait payer sa consommation personnelle de cigares – 12000 € - par l’Etat.
Il y a fort à parier que, pour le second au moins, la démission a été demandée
plus qu’elle n’a été proposée. Mais enfin ! Qui peut prendre cette
mascarade au séreux ? La vérité est que, remises il y a deux semaines, ces
démissions auraient peut-être pu donner un coup d’arrêt à la crise en cours.
Aujourd’hui, elles apparaissent comme un coup pour rien, alors que N. Sarkozy
il y a quelques jours à peine annonçait un remaniement …pour octobre ! Une
première sous la Vème République, que cette annonce anticipée, mais une fois de
plus cette première aura été malvenue : car si des comportements
méritaient d’être sanctionnés, pourquoi attendre l’automne ? Et les
démissions de ce dimanche laissent le même goût d’inachevé : pourquoi ce
qui pouvait attendre il y a quelques jours est-il devenu si urgent ?
Pourquoi eux, et pas les autres ? Pourquoi eux et pas E. Woerth ?
Comme elle s'y était engagée au cours de
la campagne des élections législatives de juin 2007, Marisol Touraine
tient à rendre compte de son activité parlementaire.
Un compte-rendu de mandat vient d'être édité, dans lequel vous pouvez retrouver ses positions sur les dossiers d'actualité (économie, retraites, sécurité...), l'action qu'elle mène en circonscription et les dossiers qu'elle défend (agriculture, LGV, accès aux soins...).
Vous pouvez consulter le document en cliquant ici.
Marisol Touraine était l'invitée de France Info, samedi 26 juin à 8h45.
Elle a été interviewée par François Lepage sur les retraites, l'affaire Bettencourt/Woerth...
Cliquez ici pour écouter l'interview.
Il y a
eu 2 millions de personnes dans les rues de France, 12000 à Tours, au
moins (cliquez ici pour voir les photos de la manifestation). Les Français ont largement et fortement dit leur refus de la réforme des
retraites proposée par le gouvernement. Pas le refus de toute réforme, contrairement
à ce que tente de faire croire le gouvernement, mais le refus de la sienne.
Parce qu’elle est injuste, parce qu’elle ne règle rien dans la durée. Parce que
les salariés sont les seuls à porter le poids de l’effort demandé : 93% à
leur charge contre 7% de l’effort seulement qui reposerait sur les hauts
revenus, les revenus du capital, les entreprises. Le déséquilibre est indécent.
Maintenant,
le gouvernement doit entendre le message des Français, et réfléchir à une autre
réforme.
On voit bien qu’il parie sur l’été pour faire passer son projet ; on
entend qu’il espère que la trêve estivale coupera l’herbe sous le pied de la
mobilisation. On peut s’attendre à quelques concessions, annoncées maintenant
et finalisées à la rentrée.
Mais
c’est tout l’équilibre de la réforme qui doit être revu. Si la mobilisation
a été forte, c’est évidemment parce qu’elle est injuste. Mais c’est aussi parce
que les Français savent qu’elle ne règle rien, qu’avant 2018 il faudra tout
recommencer. Il est indécent de demander de tels efforts aux salariés pour ne
rien régler dans la durée. Alors que s’annoncent de nouvelles mesures de
rigueur, il n’est pas acceptable que ce soit toujours les mêmes qui les
subissent. Il n’est pas responsable de sacrifier les salariés sur l’autel des
marchés. Il n’est pas efficace de ne pas mettre à contribution les revenus du
capital.
Ce qui
m’a frappé, dans le cortège tourangeau, c’est la diversité des manifestants. Il y avait des
salariés du privé, des fonctionnaires, de jeunes actifs et des retraités, des
familles, des cadres et des employés. Cette diversité en elle-même est un
message. La balle est dans le camp du gouvernement.
L'affaire Bettencourt devient l'affaire Woerth. Il y a des interrogations sur un éventuel conflit d'intérêt entre les fonctions passées d'Éric Woerth, comme ministre du Budget et à ce titre des impôts, et l'emploi de sa femme dans une structure gérant la fortune de Liliane Bettencourt. Les enregistrements réalisés au domicile de celle-ci montrent d'une part que des montages financiers destinés à lui permettre d'échapper au fisc ont été réalisés, d'autre part que le responsable de ces opérations, M. de Maistre, a embauché l'épouse de M. Woerth à la demande de ce dernier. Je l'ai écrit, l'exercice de responsabilités publiques impose de se prémunir contre tout soupçon. Il y a un problème dès lors que les faits peuvent prêter à des ambiguïtés d'interprétation. Éric Woerth a exhorté les Français à dépasser leurs intérêts particuliers au nom de l'intérêt général des retraites ; que n'a-t-il dépassé les intérêts particuliers de son couple au nom de l'intérêt général et de la morale. Mme Woerth est-elle victime de soupçons machistes ? J'entends, je lis que les femmes de ministres doivent pouvoir être reconnues pour leur valeur propre et qu'il est insupportable de les soumettre à des contraintes du fait des fonctions de leur époux. Il est cocasse d'entendre ces protestations dans la bouche de responsables de droite qui ne se sont pas illustrés par leur engagement en faveur de l'égalité professionnelle. Mais surtout, personne ne conteste à Mme Woerth le droit de travailler, et personne ne nie ses compétences - qu'au demeurant, je ne connais pas -. Si ces compétences sont ce qu'elles sont, elle devrait pouvoir trouver un emploi dans une banque, une institution financière et pas au service de la fortune d'une particulière susceptible de vouloir échapper au fisc !
Elle aurait été cadre dirigeante chez Danone, nul n'aurait rien trouvé à y redire ! Mais dans le cas présent, comment ne pas voir un conflit d'intérêt ! Je rappelle que la structure de gestion de la fortune de Mme Bettencourt comporte 5 salariés seulement, que Mme Woerth y a été engagée en novembre 2007, soit après la nomination de son mari au Gouvernement, qu'Éric Woerth a décerné, à cette période, la légion d'honneur à M. de Maistre, qu'il dit par ailleurs ne pas connaître particulièrement bien. Coïncidence sans doute...
Enquête fiscale. Une autre question se pose. Depuis que l'on sait que Mme Bettencourt a mis en place des dispositifs pour échapper au fisc, le ministre du budget est d'un silence assourdissant. Il lui appartient de diligenter une enquête. Pourquoi ne le fait-il pas ?
Mme Bettencourt et l'UMP. Une explication de cette retenue ministérielle vient peut-être de ce que Mme Bettencourt est une donatrice régulière de l'UMP. C'est son droit et c'est logique, son mari a été député gaulliste. Une question seulement : qui s'occupe des finances de l'UMP, qui cherche à attirer les généreux donateurs ? Éric Woerth ! Incroyable mais vrai. Cela fait des mois que le PS dénonce cette situation inimaginable dans une autre démocratie : le trésorier du parti majoritaire, chargé de solliciter des particuliers, est aussi le ministre qui suit les dossiers fiscaux...
Justice et indépendance. Les bandes enregistrées chez Mme Bettencourt, retranscrites par la presse, révèlent un autre scandale. Le conseiller justice de N. Sarkzoy a assuré Mme Bettencourt que l'Élysée "connaissait très bien" le procureur de la Cour d'Appel de Paris au cas où, dans le procès qui l'oppose à sa fille, elle n'obtiendrait pas satisfaction en 1ère instance. Incroyable ! Tout aussi incroyable, le conseiller annonce au représentant de la milliardaire tout le déroulé de la procédure. Et ce qu'il annonce est exactement ce qui se passe. Interrogée par les socialistes, MAM n'a pas répondu. Silence vaut reconnaissance. Parce que ce gouvernement ne recule devant rien, la garde des sceaux a même osé affirmer que la justice était la même pour tous ! Qui peut y croire ?
République irréprochable. C'était le slogan de campagne de N. Sarkozy. On voit ce qu'il en reste. Je veux dire mon inquiétude : ce gouvernement a un comportement honteux, mais celui-ci rejaillit sur toute la classe politique. Comment ne pas redouter une poussée du front national et de ses slogans populistes !
Marisol Touraine était l'invitée de l'émission "En toute franchise" sur France Culture, mercredi 23 juin à 7h15.
Elle a été interviewée par Hubert Huertas au sujet des retraites.
Cliquez ici pour écouter l'émission.
Quelques jours après que le gouvernement ait fait connaître sa réforme des retraites, Marisol Touraine, Secrétaire nationale du Parti socialiste en charge du dossier des retraites, en décrypte le contenu.
Marchés. Le mot revient en boucle, dans la
bouche de nos dirigeants. Les décisions, désormais, ne se prennent plus dans
l’intérêt des Français ou de la France, mais dans celui des marchés !
Ainsi, mercredi dernier, quelques minutes après avoir présenté à la presse sa
réforme des retraites, E. Woerth s’est-il adressé en petit comité aux
spécialistes économiques. Son message ? Rassurer les marchés, les
convaincre que la rigueur était au rendez-vous. On comprend donc que ce qui est
bon pour les marchés doit être dur pour les Français. Ce raisonnement, ressassé
jusqu’à plus soif par nos ministres, finit par être insupportable, comme s’il
ne pouvait y avoir place pour des politiques socialement justes et
économiquement responsables.
Sapeur Camember. Je ne sais pas ce que diront les
marchés de la réforme des retraites du gouvernement. Injuste, elle l’est
assurément, je l’ai largement développé sur ce blog. Mais elle est aussi
irresponsable. Irresponsable parce que le financement de nos retraites n’est pas
assuré : à l’horizon choisi – 2018, autrement dit, demain ! – succède
un trou noir ; d’ici là, le gouvernement prend la responsabilité de
saborder les réserves accumulées (dans le fonds de réserve des retraites) pour
faire face au choc démographique des années 2020 et au-delà : à cette
date, à suivre le plan proposé, nous serons privés de toute marge de
manœuvre ; et en attendant, rien n’est assuré puisqu’il manque 15
milliards pour boucler le financement du projet gouvernemental : 15 milliards
qui seront puisés dans les caisses de l’Etat, déficitaires ! Un déficit
comblé par un déficit, il fallait oser y penser, c’est digne du Sapeur
Camember qui faisait un trou dans sa chaussure par temps de pluie pour
permettre à l’eau d’en sortir !
La lettre du mois de juin est parue. Numéro spécial consacré à la réforme des retraites avec notamment un rappel sur les données chiffrées relatives aux retraites et une explication de texte sur les propositions socialistes, pour une réforme juste, équitable et durable.
Cliquez ici pour lire cette lettre.
Les commentaires récents