Ce dimanche matin, s’est
tenu à Paris le conseil national de Socialisme et
démocratie, le courant de Dominique Strauss-Kahn au sein
du Parti socialiste. J’ai soutenu sa candidature lors des
primaires, fait campagne sans états d’âme pour
Ségolène Royal, et je suis aujourd’hui convaincue que
la priorité pour la gauche est que le Parti socialiste réponde
clairement aux attentes de tous ceux que la démagogie et
l’idéologie de N. Sarkozy ne satisfait pas.
Ce matin, donc, nous nous
sommes retrouvés, dans un contexte marqué par
l’accélération de la campagne au sein du PS. Le
Congrès aura lieu en novembre, et celui-ci se prépare
en plusieurs étapes. Or, depuis quelques jours, tout va plus
vite : Bertrand Delanöe, porté par des sondages
favorables, organise ses soutiens, dit peu et laisse beaucoup parler,
se présente comme celui capable de réconcilier la
tradition des valeurs collectives du PS et la modernité
attendue par la société. Peu désireuse de se
laisser distances dans la course à la popularité,
Ségolène accélère, impose son tempo en
annonçant sa candidature, faisant le serment de servir tout à
la fois les militants et l’opinion.
L’histoire est-elle
donc déjà écrite, et doit-elle se résumer
à une bataille fratricide entre ces deux protagonistes ?
Je ne le crois pas.
D’abord, il me paraît
indispensable de ne pas confondre le choix du futur Premier
secrétaire avec celui de notre candidat(e) aux élections
de 2012. Je suis certaine que le PS a besoin d’un leader. Mais,
comme je l’ai dit ce matin, il y a deux types de leadership :
le leadership présidentiel, et le leadership de travail. C’est
celui-ci que je privilégie. Il faut un Premier secrétaire
pugnace, volontaire, rassembleur, qui incarne le rôle de
premier opposant à Nicolas Sarkozy tout en encourageant la
rénovation du projet du PS. Ce choix ne doit en aucun cas
préjuger de celui de 2011 (pour les futures présidentielles).
Une direction de transition n’aurait aucun sens. Mais que Ségolène
ou Bertrand soit élu demain, que se passera-t-il ? Dans
l’instant, le vainqueur se mettra à préparer la
future échéance, cependant que le vaincu s’emploiera
à le détruire !
Le temps de contributions
est celui qui s’ouvre : je souhaitais que les Strauss-Kahniens
rédigent leur propre texte, avec les amis d’ Arnaud
Montebourg et de Martine Aubry. C’est ce qui a été
décidé. Pourquoi ne pas se rallier tout de suite à
un(e) autre candidat(e) ? Au-delà des raisons déjà
évoquées, parce que je crois important de faire vivre
les idées qui nous ont rassemblés autour de DSK :
l’engagement européen, sans doute, un rapport à la
politique fait de parler vrai et de volontarisme assurément.
Pour moi, l’essentiel tient cependant dans ce que nous avons
appelé l’égalité réelle, ou le
réformisme radical. Je m’explique. Aujourd’hui, tout le
monde, ou presque, se dit réformiste. Mais ça veut dire
quoi, réformiste ? Si c’est accepter l’économie
de marché et c’est tout, très peu pour moi !
L‘économie doit être au service d’une refonte
de notre société. Pur lutter contre les inégalités,
il ne suffit pas de corriger les excès du système, il
faut changer la manière dont celui-ci fonctionne pour peser
sur les inégalités à la base, et non après
coup. Cette idée, nous l’avons portée lors de la
rédaction de notre nouvelle déclaration de principes.
Elle a suscité beaucoup de débats et n’a pas été
reprise, dans cette formulation. Avant de me décider pour
un(e) candidat(e), je veux l’entendre sur ce point.
À ce stade,
j’attends donc que le courant de pensée incarné par
DSK jusqu’à son départ pour le FMI puisse se faire
entendre. Pierre MOSCOVICI est le mieux placé pour porter ces
idées et ces valeurs dans cette phase du congrès. En
septembre, les discussions s’ouvriront dans la perspective des
motions, qui donneront lieu à vote en novembre, à
Reims. Nous verrons alors ce qu’il convient de faire, qui il
convient de soutenir. Je suis convaincue que les batailles de
personnes peuvent être évitées, que la bataille
des idées peut s’engager et se gagner. Sans écarter
personne, sans ostraciser quiconque. Pour moi, contrairement à
ce que j’entends ici ou là, il n’y a pas de candidat (e) à
qui il serait vital de barrer la route !
Ensemble, c’est tous
ensemble que nous gagnerons, c’est ensemble que nous devons
travailler demain, pour convaincre en 2012 !
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