Marisol Touraine a participé, dimanche 24 août, à la Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse, organisée par Arnaud Montebourg.
Cliquez ici pour télécharger le discours de Pierre Moscovici.
Marisol Touraine a participé, dimanche 24 août, à la Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse, organisée par Arnaud Montebourg.
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Pour la seconde fois, le texte revient à l'Assemblée nationale, après être passé devant les sénateurs la semaine dernière. J'avais abordé la première discussion de manière ouverte : je suis prête à soutenir une réforme qui aurait vraiment pour but une modernisation des institutions de la Ve République. Simplement, lorsqu'on voit le texte tel qu'il est aujourd'hui, le compte n'y est pas. C'est pourquoi avec les socialistes, nous avons décidé de voter contre. Revue de détail.
Quelques aspects de la réforme s'avèrent positifs, qu'il s'agisse d'articles correspondant aux attentes des socialistes, ou plus généralement de mesures améliorées lors du passage au Sénat.
- Le fait d'étendre la maîtrise de l'ordre du jour des séances de l'Assemblée au-delà du seul Gouvernement, tout comme l'augmentation du nombre de commissions, la réévaluation du rôle de la Cour des comptes et le retour au choix entre référendum et voie parlementaire pour une nouvelle adhésion à l'Europe consacrent plusieurs des revendications socialistes vis à vis du projet de réforme des institutions.
- Le délai de discussion des procédures parlementaires est rallongé.
- La responsabilité du Premier ministre en matière de défense nationale par rapport au Président de la République est désormais assurée.
On peut cependant observer à quel point les avancées sont maigres, alors que de nombreuses mesures viennent consacrer un hyperprésidentialisme que cette réforme devrait pourtant limiter.
- L'article 16, qui je le rappelle permet d'accorder au Président des pouvoirs spéciaux (quasi-dictatoriaux) en cas de « circonstances exceptionnelles », est ainsi non seulement maintenu mais aussi plus simple à utiliser.
- La possibilité pour le Président de la République de venir s'exprimer devant le Sénat et l'Assemblée nationale réunis en Congrès est maintenue, ce qui n'est pas bon pour l'équilibre des pouvoirs.
- La possibilité pour 3/5 des parlementaires de désavouer les nominations du Président de la République n'est que pure formalité, compte tenu des rapports entre le gouvernement et sa majorité.
- L'amendement que nous avions voté en première lecture qui inscrivait la protection des langues régionales dans la Constitution, avait été supprimé par le Sénat. Nous l’avons rétabli, qu’en sera-t-il lors les la 2ème lecture au Sénat la semaine prochaine ?
- Le référendum d'initiative populaire, permettant à une partie de la population de provoquer un référendum est rendu plus complexe à mettre en œuvre.
- Il sera possible, si la réforme est votée, d'adopter des lois par décrets dans les territoires d'outre-mer.
- La transformation du collège sénatorial en fonction de la population est définitivement écartée par le Sénat, ce qui condamne la gauche à y rester minoritaire.
- Enfin, et c'est l'un des points les plus importants, l'idée d'un contrôle strict de la parole présidentielle dans les medias, en incorporant celle-ci dans le temps de parole de la majorité, a été totalement écartée du projet de réforme.
J'aurais pu voter pour le texte si le Gouvernement avait accepté certains compromis. Or, non seulement les nombreux aspects qui nous opposaient déjà à ce texte sont toujours présents après le passage au Sénat, mais en plus de cela certains aspects ont été durcis. La droite explique que les socialistes sont immobilistes et ne veulent pas reconnaître les avancées acquises pour le Parlement dans ce projet, mais il faut rappeler qu'en fait de droits supplémentaires acquis, ils concernent la majorité. Sous la Ve République, le Gouvernement a un lien fort avec sa majorité et tient donc un pouvoir trop important dans la vie parlementaire. D'autre part les prérogatives de l'opposition ne sont nullement renforcées (n'est pas retenu le droit de demander une commission d'enquête, et la dernière rédaction va même jusqu'à limiter le droit d'amendement). Pourquoi voter une réforme faite sur mesure pour renforcer les leviers de Président de la République alors que nous avons vraiment besoin d’un Parlement plus fort ?
Cliquer ici pour lire la réaction de Marisol Touraine, dans La Nouvelle République, quant au résultat du scrutin lors du Congrès.
A en croire la presse, la gauche aurait manqué son rendez-vous sur la remise en cause du temps de travail. J'avoue ma perplexité...et mon agacement à la lecture de ces articles. Car les députés de gauche étaient bien présents, de nuit comme de jour, pour empêcher le travail de sape du Gouvernement. Le débat a commencé mardi 8 juillet, dans la relative indifférence médiatique, s'est poursuivi dans la tourmente déchaînée par la libération d'Ingrid Bétancourt, pour s'achever dans la nuit de lundi à mardi avec la remise en cause, par la droite, du temps de travail des cadres. La presse, si nombreuse pour suivre l'élection du président du groupe socialiste -ah ! la belle bataille....- n'a pas davantage brillé par son intérêt pour nos débats.
Mais à bien lire les reproches qui nous sont adressés, que lit-on ? Que le Premier secrétaire n'était pas à la manifestation des syndicats ; que les ténors étaient peu nombreux dans l'hémicycle. Au fond, la politique aurait besoin de grandes épopées, pas du travail de fond des parlementaires ! J'ai souvent dit combien la tâche des socialistes, dans les prochains mois, était décisive : non seulement se battre contre le Gouvernement et proposer une autre voie mais donner une cohérence à l'ensemble de nos actions. Je n'ai jamais caché que le travail des députés me paraissait souvent isolé ; il n'est pas pour autant inexistant.
Alors, oui, la bataille sur le temps de travail a été perdue. Pour le moment. Dans les urnes, puisque l'opposition ne devient pas, d'un coup d'un seul, majoritaire dans l'hémicycle. Dans l'opinion, sans doute, peu mobilisée avec des syndicats eux-mêmes en retrait. Dans la pédagogie, puisque les Français ont compris qu'il s'agissait de donner de la souplesse à la rigidité des 35 heures avant de comprendre -les cadres l'ont fait subitement !- qu'il s'agissait de faire sauter les verrous d'une limitation du temps de travail, quelle qu'en soit la durée.
Que faut-il en déduire ? Qu'il nous faut davantage de cohérence entre tous les lieux d'expression socialiste. Que pour être audible sur un projet, il nous faut être crédible sur tous. L'enjeu du Congrès de Reims est bien là. Mais pas de fausse querelle : les socialistes, à l'Assemblée, se sont battus contre la remise en cause de la durée du temps de travail. Et ce combat, il ne fait que commencer...
Avec deux autres parlementaires (UMP), j’ai passé quelques jours à Stockholm pour comprendre leur nouveau système de retraite. Je l’avais déjà étudié il y a quelques années, lorsque le Parti socialiste cherchait une alternative à la réforme proposée par la droite. Aujourd’hui, l’économiste Thomas PIKETTY s’en fait l’avocat et Ségolène ROYAL se déclare disposée à le mettre en œuvre.
De quoi s’agit-il ? Sans entrer dans le détail, on peut dire qu’il s’agit de mettre en place un système où chaque mois travaillé à partir de 16 ans rapporte des points au salarié qui percevra donc une retraite prenant en compte toutes ses périodes d’activité. Il peut prendre sa retraite à partir de 61 ans (tous les mécanismes de retraite anticipée sont supprimés), et jusqu’à 67 ans. Le mécanisme repose sur une surcote importante pour chaque année travaillée en plus à partir de 61 ans. Les périodes d’inactivité (maladie, chômage mais aussi congé parental) sont validées et cotisées par l’Etat, ce qui justifie dans le même temps que celui-ci cherche à les réduire (sauf pour ce qui est des congés parentaux).
Par ailleurs, le système constitue une fusée à trois étages : le premier représente la retraite de base, c’est celui dont je viens de parler. L’essentiel est financé par la répartition, mais une petite partie l’est par la capitalisation, à travers une structure d’Etat. Le deuxième étage représente une retraite complémentaire directement gérée par les partenaires sociaux. Enfin, il y a la possibilité d’une capitalisation surcomplémentaire.
Au-delà de ce dispositif, la novation - sur laquelle les Français n’insistent pas assez - est que, si les cotisations sont définies, le montant de la pension, lui, dépend de la croissance puisqu’il dépend à la fois du nombre d’actifs au travail une année donné et ,à la marge, des résultats des placements financiers effectués. Pour le moment, la Suède a connu une période de croissance régulière. Que se passerait-il si une crise durable venait à s’installer ? Les responsables, tant politiques que syndicaux, veulent croire que les Suédois comprendraient alors qu’après avoir gagné il leur faut se serrer un peu la ceinture. Mais ces hypothèses restent, par définition, théoriques….
Cela dit, il faut remarquer que cette réforme, qui a fait l’objet d’une longue concertation (15 ans) et d’âpres négociations entre les deux grands partis (notamment sur la part de la capitalisation), est aujourd’hui défendu par tous. Le consensus à la suédoise n’est pas d’être d’accord sur tout mais, une fois négociée une réforme, de la défendre solidairement. Il faut aussi observer que cette politique s’accompagne de deux corollaires importants : 70 % des plus de 55 ans ont un travail, et l’égalitarisme de la société est une réalité qui se traduit concrètement par des écarts de salaire moindres entre les jeunes et les séniors. Les dépenses publiques ont certes été rationalisées (l’excédent des finances publiques est désormais de 3% du PIB !), mais pas au détriment des politiques sociales : la Suède, comme ses voisins scandinaves, croit à la vertu des prélèvements sociaux….
Lorsque le droite nous sert en exemple le modèle scandinave, elle devrait penser à ne pas être trop sélective dans son approche !
Nous entamons cette semaine la discussion du projet de loi portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail.
La première partie, signée – fait suffisamment rare pour être signalé – par la CFDT et par la CGT, comporte de réels progrès pour le développement du dialogue social en France. Tout d'abord, parce qu'elle permet une meilleure représentativité salariale dans les TPE. Mais également parce qu'elle introduit une meilleure transparence du financement des organisations syndicales, qui seront enfin soumises à une obligation de faire certifier leurs comptes. C'est pourquoi nous ne chercherons pas à modifier outre mesure cette partie du texte, que nous soutenons.
Cela étant posé, ce projet de loi appelle quelques remarques. En effet, le Gouvernement profite de ce texte pour introduire la possibilité de définir au niveau de chaque entreprise la durée du travail.
Sur la méthode, d'abord. Quel mépris pour les partenaires sociaux ! Quel coup porté au dialogue social, si cher à Xavier BERTRAND, que de travestir à ce point un accord pourtant signé par les principales organisations syndicales et patronales ! Plus encore, ce sont les relations salariés-employeurs qui vont s'en trouver marquées de défiance. Hier inviolable, insusceptible de la moindre modification par le Parlement, l'accord social est aujourd’hui largement bafoué par un Gouvernement qui sacralise les négociations sociales quand ça l'arrange, et les dénature dès qu'il le peut.
Sur le fond, ensuite, quelques vérités méritent d'être rappelées.
Non, la durée légale du travail n'est pas un carcan duquel il faudrait absolument sortir, mais bien une assurance pour les salariés de bénéficier d'un cadre légal et de conditions de travail communs à tous. Non, les entreprises Françaises ne sont pas désavantagées parce que leurs salariés travailleraient moins que dans les autres pays. Si la durée légale du travail en France (35h) est moins élevée que dans d'autres pays, la durée de travail effectif est quant à elle, parfaitement dans la moyenne européenne (37,9 heures hebdomadaires, soit plus de 35h) ; et pour mettre fin à une autre idée reçue, les Français ne travaillent pas moins que les Anglais (36,4 heures hebdomadaires) ou les Américains (33,7 heures hebdomadaires) , dont les systèmes sont si chers à notre Président de la République et à son Gouvernement et qui ont pourtant des durées légales de travail bien supérieures.
Au delà, le véritable enjeu, ce n'est pas la durée du temps de travail mais la question de savoir si les règles sociales doivent se déterminer entreprise par entreprise ou au niveau de la branche. L'enjeu n'est pas mince ! Tout décider au niveau de l'entreprise, c'est affaiblir les salariés, surtout ceux des PME et TPE qui n'auront pas de poids, face à leur employeur. Où est la négociation sociale dans une entreprise de 8 personnes, sans représentant salarié, s'il n'y a pas un accord de branche pour protéger les intérêts des salariés ?
La véritable question qui se pose à nous avec ce projet de loi, c'est une question de modèle social. Petit à petit, loi après loi, tout en assurant qu'aucun changement, aucune régression n'apparaîtra dans la loi suivante, on voit le climat social se dégrader. Et c'est le modèle de Nicolas SARKOZY, celui qui garantit la liberté des employeurs tout en restreignant les droits des salariés que l'on voit se dessiner. Face à cela, il nous appartient plus que jamais de défendre notre modèle, celui d'une plus grande justice sociale.
Dans le cadre de la
loi de modernisation de l'économie, j’ai déposé un amendement demandant à
l'Etat de s'engager pour la mise en place du haut débit sur l'ensemble du
territoire afin de faire disparaitre les zones d'ombre qui subsistent dans de
nombreuses communes rurales. En Indre-et-Loire près de 50 communes ne sont pas ou sont partiellement raccordées au
réseau haut débit. Cet amendement, soutenu par les membres du groupe socialiste,
propose que le coût de la généralisation du haut débit puisse être pris en
charge par l'augmentation de la redevance payée par l'ensemble des opérateurs
de téléphonie et d'Internet.
À l'occasion des questions orales, j’ai également interpellé directement le Gouvernement sur la question de l'internet haut débit en zone rurale. Dans les semaines qui viennent j’entreprendrai également les démarches nécessaires pour que le Conseil régional et le Département se mobilisent pour que l'égalité d'accès au haut débit s’accentue.
Cliquez ici pour télécharger l'amendement déposé dans le cadre du débat sur le projet de loi relatif à la modernisation de l'économie.
Une concurrence loyale, sociale et régulée
Le groupe SRC a élaboré une série de 10 propositions fortes de nature à restaurer l'équilibre du texte et doter le pays des outils nécessaires à la conduite d'une vraie politique économique et industrielle.
C'est ainsi que près de 350 amendements socialistes viseront, notamment, à :
1) Donner des vrais droits aux consommateurs : création d'une véritable action de groupe permettant une juste indemnisation des préjudices subis
2) Créer les outils d'une régulation sincère de la concurrence : l'Autorité de la concurrence doit pouvoir casser les situations de domination territoriale des centrales d'achat (obligation légale de vente de leurs enseignes dès lors que celles-ci représentent plus de 25% d'une zone de chalandise)
3) Assurer l'équilibre honnête dans les relations commerciales fournisseurs-distributeurs : transparence complète des conditions générales de vente (CGV), contreparties à la négociabilité des prix, encadrement du référencement...
4) Préserver l'objectif de diversité et de proximité commerciale : nouvelle impulsion du commerce de proximité par l'abondement complet du produit de la TACA au FISAC, maîtrise de l'urbanisme commercial par les élus locaux (maintien du seuil d'autorisation des implantations commerciales par les CDEC sauf compétence d'un schéma de cohérence territoriale (SCOT)), autoriser les associations de commerçants de proximité à mutualiser leurs actions (emploi partagé, stockage, groupement d'achat, promotion commerciale...)
5) Soutenir la création et le développement des PMI-PME : extension du « small business act » à toutes les PME (et non seulement aux PME innovantes), orienter le soutien vers le développement des PME plutôt que sur la seule création (soutien à l'export, accès au crédit et au capital risque...)
6) Soutenir une vraie politique industrielle par la création d'un fonds souverain (CDC), et l'extension des tarifs régulés de l'électricité (TARTAM)
7) Créer un droit à l'assurance pour les créateurs d'entreprise confrontés au refus de vente
8) Assurer l'égalité d'accès territorial au très haut débit : réserver une partie du dividende numérique pour les communications à très haut débit dans les zones rurales et lutter contre les zones blanches par la prise en compte d'un critère d'aménagement du territoire pour l'attribution de nouvelles fréquences
9) Garantir le financement du logement social par les fonds collectés du Livret A
10) Défendre l'accessibilité bancaire : créer un droit au compte et un service universel bancaire, faciliter la mobilité bancaire, lutter contre l'endettement (création d'un fichier positif, dispositif de protection du conjoint...)
Je tiens à exprimer ma préoccupation face à la réforme des régimes de retraite préparée par le Gouvernement, dont l’essentiel sera décidé par décret, sans discussion à l’Assemblée nationale. Avec Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, je demande à Xavier Bertrand, ministre de la solidarité, qu’un débat soit organisé à l’Assemblée nationale permettant de confronter les positions de chacun.
Une réforme du financement des régimes de retraite est nécessaire. C’est la condition indispensable de leur maintien dans la durée, de leur crédibilité et de la confiance des jeunes générations dans une protection sociale solidaire.
Cette réforme doit être vigoureuse et juste. Vigoureuse car la réforme Fillon n’a rien réglé et n’a réussi qu’à limiter le pouvoir d’achat des retraités. Juste car elle doit tenir compte de la réalité des carrières de chacun.
La réforme du gouvernement n’est ni vigoureuse ni juste. En se focalisant exclusivement sur la durée de cotisation, le Gouvernement se trompe de levier, alors que 38% seulement des salariés de plus de 55 ans occupent un emploi. L’allongement éventuel de la durée de cotisations ne peut être examiné avant un rééquilibrage du marché du travail en faveur des séniors, sans quoi elle aura pour effet d’empêcher un nombre croissant de Français de bénéficier de retraites à taux plein. Cet allongement doit être réexaminé lorsqu’une telle politique aura été engagée et aura commencé de produire ses effets.
Je tiens tout particulièrement à dénoncer l’hypocrisie de la présidente du MEDEF, qui, au lieu de s’engager dans cette voie, ne trouve rien d’autre à proposer que le relèvement de l’âge légal de départ en retraite : la provocation a le mérite d’être sans nuance, elle ne saurait masquer la responsabilité patronale dans l’éviction précoce des salariés les plus âgés.
Une réforme juste des retraites implique :
- une politique résolue en faveur de l’emploi des séniors, par le biais notamment de la généralisation de la formation des plus de 40 ans ;
- une revalorisation plus rapide et plus forte des pensions, qui ne suivent plus l’inflation ;
- la prise en compte de la pénibilité et de la précarité de l’emploi dans l’évaluation des années travaillées ;
Le financement d’une telle réforme implique de trouver de nouvelles ressources, en particulier :
- la suppression des niches fiscales évaluées à 3 milliards d’€ par la Cour des comptes ;
- l’instauration d’une pénalité pour les entreprises licenciant des salariés séniors, au profit des régimes de retraite ;
- la suppression du paquet fiscal dont une partie irait au profit de la protection sociale.
1. Mai 68 d'abord, dont on fête les 40 ans cette année; et qui fait l'objet, depuis plusieurs semaines de nombreux articles, émissions, livres et autres réflexions. Suivant un schéma assez français, la question à laquelle il semble falloir répondre et qui se résume, finalement, à être « Pour ou contre Mai 68 ? » m'apparaît totalement hors de propos.
Mai 68 a profondément changé la société française. Mais arrêtons-nous un moment sur ceux qui, comme Nicolas SARKOZY, veulent que « l'héritage de Mai 68 [soit] liquidé ». Liquider l'héritage de 68 : est-ce à dire qu'il faut revenir sur la contraception ? Le principe d'une école pour tous, et non une école réservée à une élite ? Les droits des femmes ? La liberté de la presse ? La réalité est que la France a gagné en démocratie à l’issue de cet événement.
Au fond, est-il réellement possible de « liquider » mai 68 ? Est-il seulement souhaitable de revenir à « l'ordre » antérieur ? Je ne le pense évidemment pas. Et en réalité, personne n'y croit.
Mais quarante ans après les défis ont changé : réguler la mondialisation, adapter l’économie française à la désindustrialisation, faire face au vieillissement de la population, améliorer la politique familiale en fonction de ses évolutions, faire progresser les droits des homosexuels… Les enjeux sont nombreux, et revenir sur l’héritage de Mai 68 ne permettra pas d’y répondre. La France a plus besoin d’innovation que du retour à un ordre qui ressemble, dans l’esprit du Président de la République, à une image d’Épinal.
2. Nous fêtons également ce mois-ci la première année d’exercice du pouvoir de Nicolas SARKOZY. J’ai déjà développé cette question, aussi, je ne reviendrai pas sur les promesses non tenues, les injustices, le mythe de la rupture… Les Français ne s’y trompent pas, le premier responsable de ses échecs, c’est le Président lui-même.
C’est sur le manque de vision du Président que je voudrais insister. Je le redis, c’est d’innovation, d'une mutation en profondeur dont la France a besoin. Certes, on s’agite, on brandit des mots : « modernisation », « réformes »… Mais les mots ne font pas une politique. Encore faut-il leur donner un sens. Les mesures s’alignent les unes après les autres, sans réelle cohérence. Pourtant là est le rôle du Président de la République, indiquer un cap à la politique de l’État ; pas d’être partout et nul part en même temps, de contredire et d'infantiliser ses ministres, de construire sa politique à l'affect et sur des micro-événements.
Ce qui transparaît, un an après, c’est d’abord un sentiment d’échec, mais surtout la sensation que sa présidence n’est pas celle qui grandira la France.
3. Il appartient aux socialistes de faire de leur congrès l'an zéro du renouveau. Cette refondation passe par l'affirmation d'une ligne politique claire, là encore. La déclaration de principe, en rompant avec les illusions révolutionnaires héritées d'une histoire glorieuse, marque un bon départ. Mais là n'est pas l'essentiel. Je reviendrai plus longuement sur ce point.
Hier, à l'Assemblée, les députés de gauche ont permis le rejet du projet de loi relatif aux OGM grâce à l'adoption d'une motion de procédure, par 136 voix contre 135 : la question préalable. Cette motion a pour objet de démontrer qu'il n'y a pas lieu de délibérer sur un texte, et son adoption entraîne automatiquement le rejet du texte en question.
Il s'agit incontestablement d'une très belle victoire pour l'opposition, qui a su, par sa présence et grâce à la lutte qu'elle a menée contre ce texte, amener les députés UMP à s'abstenir ou à déserter l'hémicycle pour ne pas avoir à se prononcer.
C'est également une belle victoire pour la démocratie. Le Gouvernement, emmené par le Président de la République, a beau vouloir cantonner l'Assemblée nationale à une chambre d'enregistrement, les députés ont montré qu'ils ne l'entendaient pas de cette oreille. Et la « désertion » des députés de la majorité, fatigués d'être malmenés, le prouve d'autant plus. Depuis le début de la session, en octobre, c'est la troisième fois que l'opposition met en défaut la majorité : proposition de loi sur le financement des partis, projet de loi de refonte du code du travail et maintenant projet de loi relatif aux OGM.
Le Gouvernement cherche – et trouve, il faut le reconnaître – des artifices légaux pour contourner ces votes : ainsi aujourd'hui, la mise en place d'une commission mixte paritaire alors même que le texte n'a pas été débattu à l'Assemblée ! Faisant preuve d'un déni de démocratie toujours plus grave.
Le Président de la République et son Gouvernement devraient faire attention. S'il est évident que cela ne diminuera pas le combat de l'opposition, il est loin d'être sûr que ces méthodes soient du goût même des députés de la majorité...
Un an déjà que Nicolas Sarkozy est devenu Président de la République. Un an de désillusions pour ses électeurs, de tristes confirmations pour les autres. Pour moi, notamment.
Autant l’avouer, cependant : après la campagne spectaculaire qu’il avait menée, je m’attendais à autre chose, à plus et à mieux, de la part du Président. Je m’attendais à un présidentialisme professionnel, médiatique sans doute, mais efficace ; je redoutais des réformes injustes, mais si injustice il y a , des réformes, il n’y en a guère !
Oublié le Président du pouvoir d’achat qui déclarait pendant sa campagne : «Les salaires sont trop bas dans notre pays. Je demanderai aux entreprises de faire un effort sur les salaires, car l’État fait lui-même un effort sur les allègements de charges ». Résultat, « les caisses sont vides » et tout augmente ! L’inflation n’a jamais été aussi forte et le pouvoir d’achat aussi bas. Le constat est sans appel : 5 % de hausse des prix alimentaires sans compter l’augmentation du coût des carburants qui grève chaque jour un peu plus le budget des Français.
Oublié le Président des droits de l’Homme, de
celui qui ne voulait pas « être le
complice d’aucune dictature à travers le monde. ». De la Libye à la Chine
en passant par la Tunisie, la politique
étrangère de la France montre bien à quels compromis Nicolas Sarkozy est prêt
pour vendre quelques Airbus ou Rafales…On se demande à quoi sert Rama Yade,
sinon à parler de ce qu’elle pourrait faire pour les droits de l’homme sans
jamais oser le faire !
Oubliée enfin la défense des plus démunis. Ni
la réforme annoncée des allocations familiales, ni celle des franchises
médicales ne va dans ce sens. Qu’elles semblent loin les promesses de
campagne de celui qui déclarait dans son programme présidentiel : « J’aiderai les familles à chacune des
étapes de leur existence ! ».
Un anniversaire, ce doit être l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée et de mesurer ses succès comme ses échecs. Nicolas Sarkozy a commis beaucoup d’erreurs et le résultat des dernières élections montre que les Français n’en sont plus dupes. Là est au fond l’essentiel. En un an, non seulement N. Sarkozy n’aura pas réussi à engager notre pays sur la voie des réformes nécessaires à la croissance et à la justice sociale, mais il aura fragilisé un peu plus notre démocratie. Après le traumatisme du 21 avril 2002, la France semblait désabusée. La campagne de 2007 et l’extraordinaire mobilisation électorale de la présidentielle ont montré l’attente politique et démocratique forte qui dominait. Nicolas Sarkozy a été largement élu, il disposait donc d’une forte majorité. Que demander de mieux ? Et c’est cet atout extraordinaire qu’il a gâché, lamentablement, à coups d’apparitions médiatiques déplacées et de choix scandaleux (le paquet fiscal, étrange entrée en matière d’un Gouvernement qui se voulait celui de ceux qui travaillent !).
Nicola Sarkozy a été élu sur une promesse de réformes et l’assurance du volontarisme politique. Un an après, la rupture avec la campagne est là. Pour le reste, le volontarisme s’est fait résignation et les réformes ne sont rien d’autre que des efforts réservés aux plus modestes !
L’annonce faite de ne pas changer de cap n’augure rien de bon pour l’année à venir…
Cliquer ici pour voir la vidéo du 1er speed meeting anti-Sarkozy
L'actualité sociale m'amène à réagir sur deux points.
1) Si Mme BACHELOT cherche à provoquer, c'est réussi ! En annonçant hier qu'elle
envisageait de dérembourser l'optique, la ministre de la santé
a provoqué un tollé. Et aujourd'hui, à l'Assemblée, elle nous affirme qu'elle n'a jamais dit ce que pourtant tout le monde a entendu ! Il est temps que cessent les contradictions. Bien que la ministre affirme le contraire, il ne fait nul doute que cette mesure est envisagée par le Gouvernement.
Le Président,
alors candidat, avait pourtant annoncé qu'il augmenterait le
remboursement des frais dentaires et optiques. Le Gouvernement a voté les franchises, en
prétendant qu'il voulait ainsi financer la prise en charge de
la maladie d'Alzheimer et les soins palliatifs. J'ai moi-même
dénoncé cette politique, destinée uniquement à
réaliser des économies sur le dos des malades. J'avais
indiqué, dès le début de la session
parlementaire, que ce déremboursement en annonçait
d'autres ! La déclaration de Mme BACHELOT prouve,
malheureusement, que le Gouvernement fait le choix d'une politique de
restriction en matière de santé. Il ne faut pas s'y
tromper : pour les revenus moyens ou modestes, cette décision
– si elle devait se concrétiser – se traduira par une
charge financière accrue. Une véritable double peine !
On le sait, les franchises médicales du Gouvernement
Sarkozy-Fillon ont provoqué une augmentation des
complémentaires de 4 % en moyenne. Si elles doivent prendre en
charge la totalité des frais d'optique, les mutuelles
augmenteront encore les tarifs ! Pour les Français qui ne
peuvent payer une couverture complémentaire, l'optique
deviendra inaccessible. Pour les autres, ces soins, déjà
coûteux, vont s'alourdir. Belle conception de la santé,
en vérité, quand on sait que 70 % des Français
portent des lunettes ! Après les franchises, voici le
déremboursement de l'optique. Et demain ?
2) Débat d'une proposition de loi visant à mettre en place des sanctions pénales pour l'incitation à l'anorexie. Le type même de la fausse bonne idée. Ce n'est pas de nouvelles sanctions pénales dont on a besoin, mais d'une véritable politique de santé publique ! Le texte proposé masque l'insuffisance de l'offre de soins adaptés. Il serait préférable de mettre en place une ambitieuse politique de santé mentale en direction de la jeunesse.
La semaine qui vient de s'écouler a de quoi laisser perplexe. Que le Gouvernement mène une politique néfaste est une chose ; son manque de professionnalisme, sa tentation permanente de l'improvisation ont de quoi étonner et, pour tout dire, inquiéter. Chaque jour apporte son lot de dissonances, au point qu'on est en droit de se demander s'il y a un pilote au Gouvernement ! Étrange ballet que celui auquel les députés ont assisté, à l'occasion du vote de la loi OGM ! Deux ministres en désaccord, des députés UMP divisés, Nathalie Kosciusko-Morizet qui défend les acquis du Grenelle de l'environnement dont le Président de la République a fait une priorité....avant d'être désavouée par celui-ci !
Nouvelle cacophonie à propos de la carte familles nombreuses. Là encore, le sentiment qui domine est celui de l'impréparation. Puisque la SNCF fait des bénéfices, je ne trouve pas anormal que l'État lui demande de prendre en charge la participation de l'État au financement de ses tarifs sociaux. Mais ça se prépare ! Au lieu de quoi, on a vu la SNCF annoncer qu'elle mettrait en place un tarif « commercial » (nuance...), deux ministres s'écharper pour savoir si la carte était supprimée ou pas, et, enfin, le Président annoncer que non seulement la carte familles nombreuses ne serait pas supprimée, mais que ses avantages allaient être étendus....Et dire que la mesure, annoncée parmi 166 autres, était destinée à faire faire des économies !
Le plus inquiétant est bien là : on a le sentiment d'un Président qui n'a plus de cap, maintenant que celui qu'il s'était fixé depuis des années – l'Élysée – est atteint, que le Gouvernement avance sans savoir ce que sont ses priorités, ce qui est inquiétant. Au moment où la France traverse une période de turbulences, où le monde est confronté à des défis majeurs, on voudrait croire que la France est dirigée.
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